Sommaire n°3 mars 2007

Sommaire n°3 Mars 2007

Abel Leblanc, peintre page 4

Éditorial par Bernard SCHAEFFER page 5

Vive Roubaix ! Partition Par FAVIEURILLE – ERBAUT page 6

Roubaix à travers les âges par Gaston MOTTE page 7-10

Jean de Roubaix et Isabelle et Isabelle du Portugal par Denise PROUVOST page 11-13

Église Saint Martin – Cloches et carillon par Gaston MOTTE page 14

Silas Auguste Broux par Dominique VALLIN-PITEUX page 17

Amédée Prouvost par Jean JESSUS page 19

Le château Vaissier « Palais du Congo » par Gilles MAURY page 21

Charles Gounod à Roubaix par Francine DECLERCQ – Laurence MOURETTE page 33

Louis Catrice par Philippe WARET page 35

Madame Motte Delattre par Gaston MOTTE MULLIEZ page 37

Mamadou N’Diaye par Michel DAVID page 38

Motte-Bossut, l’Usine par Xavier LEPOUTRE page 40

La Chronique littéraire de Bernard LEMAN page 42

Le peintre Abel Leblanc, Le textile dans le Nord, Roubaix de A à Z

L’Hôtel Lepoutre

 

On n’a jamais retrouvé le permis de construire de construire de cet Hôtel, pas davantage le nom de son architecte. C’est l’industriel Amédée Prouvost qui l’a fait édifié au 36, de la rue Pellart (aujourd’hui avenue des Nations-Unies). C’est en effet en 1868 qu’Amédée Prouvost, créateur en 1851 du Peignage Amédée Prouvost et Compagnie, déménage du 1 Grand’Place au 36 de la rue Pellart.

Ce déménagement est très certainement en rapport avec les travaux d’agrandissement de la Grand’Place qui entraînent la démolition d’un certain nombre d’habitations. Nous n’avons pas retrouvé le permis de construire du 36 rue Pellart mais il est presque certain qu’il a été édifié par Amédée Prouvost lui-même. Seule a été retrouvée une demande de raccordement à l’aqueduc municipal en date du 19 avril 1872.

Cet Hôtel particulier est bâti entre cour et jardin. En front à rue s’élève un bâtiment à un seul étage réservé aux communs. Un grand porche dont l’aspect a dû être modifié permet d’accéder à la cour. L’imposte sur la cour de ce passage est orné d’un beau fer forgé.

Dans la cour, la façade principale se dresse devant nous. Le perron semi-circulaire est garni de balustres, quatre colonnes monolithes supportent une saillie de la façade, elle aussi semi-circulaire, percée de trois baies séparées par des pilastres. Chaque baie est surmontée par un motif de stuc. De chaque côté de cette avancée, la façade est rythmée par deux travées de fenêtres.

Au-dessus du premier étage, le comble est garni de lucarnes. Le bâtiment central se prolonge légèrement par deux petites ailes en retour de chaque côté de la cour. Sur le côté gauche, une galerie ouverte au rez-de-chaussée assure la liaison avec le bâtiment front à rue.

 

UN ORATOIRE AU PREMIER ETAGE

A l’arrière et sur le côté droit, s’étend le jardin, bien rétréci ces dernières années par la construction d’une résidence d’étudiants. A l’intérieur, au rez-de-chaussée, un grand hall permet d’accéder au fumoir et aux différents salons qui donnent sur le jardin.

A l’extrémité du hall s’élève un escalier qui permet de gagner le premier étage. Là, un autre hall dessert les chambres. Au fond, s’ouvre un oratoire.

C’est dans cet hôtel que meurt Amédée Prouvost le 11 décembre 1885, ce sera sa veuve, née Joséphine Yon, qui l’habitera ensuite jusqu’à son propre décès en 1902. Puis l’hôtel est loué à Monsieur et Madame Auguste Lepoutre dont les usines s’étendent en face.

Après la Première Guerre mondiale, il est acheté par la « Société Immobilière des fils d’Auguste Lepoutre». Après la Seconde Guerre mondiale, l’hôtel est transformé en commissariat de police jusqu’à son déménagement pour le boulevard de Belfort. Il sera ensuite occupé quelques années par une annexe du lycée Saint Martin. Depuis 1993, c’est l’A.R.A. (Ecole de musique de rock) qui en a pris possession.

 

PROTEGE PAR LES MONUMENTS HISTORIQUES

A côté, le numéro 34 a été bâti en 1872 par M. Henri Lestienne, époux d’Antoinette Prouvost. C’est un Hôtel en front à rue qui s’ouvre par une grande porte cochère. Cette construction s’imbrique dans l’Hôtel d’Amédée Prouvost, d’ailleurs les deux cours communiquent. Au fond de la cour du numéro 34 s’élève un charmant pavillon de jardin. Ce numéro 34 sera habité en 1885 par Monsieur et Madame Wibaux-Motte, puis, quelques années plus tard, par Edouard Prouvost qui l’occupe. A partir de 1910, le Syndicat des peigneurs de laine s’y installe jusque dans les années soixante.

Pour en revenir au n° 36, cet hôtel est un des rares exemples d’Hôtel particulier entre cour et jardin bâti sur Roubaix. Il se devait d’être conservé dans son intégralité. En 1997, la COREPHAE avait reconnu l’intérêt architectural de cet Hôtel en acceptant de le protéger par une inscription à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques car ce bâtiment est : « un exemple intéressant d’Hôtel d’industriel entre cour et jardin, ayant conservé des dispositions intérieures et décoratives originales… ».

Docteur Xavier Lepoutre

Vice-Président de la Société d’Émulation de Roubaix