Bibliographie de Fernand CARTON

Fernand CARTON 1921-2019
Membre de la SER  22 juin 1961
Photo Bibliomonde

1965: chansons et pasquilles de François Cottignies dit Brûle-Maison (1978-1740). Edition critique, étude grammaticale, glossaire, Arras, Société de Dialectologie Picarde, 440 p

1967: Pasquilles et chansons de Jules Watteeuw (1849-1947) Edition critique, glossaire, Tourcoing, 1ère série 95 p 2èmes séries 109 p – 1973

1968: exercices de français pour laboratoires de langues, n°1: phonétique 110p ; n°2 : le verbe (en coll. Bernard Combettes) 110 p, Nancy, G.R.A.P, 2ème éd. 1977

1971: les parlers d’Aubers en Weppes. Phonologie, lexique (en coll. Avec Pierre Descamps Arras, société dialectologie picarde, 175 p

1972: recherches sur l’accentuation des parlers populaires dans la région de Lille, Thèse d’Etat de l’univ de Strasbourg, (Directeur Geroges Straka) Lille publications de l’Université 363 p

1974: Introduction à la phonétique du français, coll. Etudes N°303, Paris, Bordas, 250 p 2ème édition révisée et augmentée : 1979

1980: Récits et contes populaires de Flandres, recueillis dans le Pays lillois, Coll. Musée des Arts et traditions populaires, Paris, Gallimard, 189 p , 8 ill

1983: les accents des français (en coll. Avec M.Rossi, D.Auteserre, P.Léon), coll. « De bouche à oreille », Paris, Hachette, 96 p avec cassette audio.

1989: Atlas linguistique et ethnographique picard. Vol 1 (en coll. Avec Maurice Lebègue), la vie rurale.. Atlas linguistique de France par régions, Paris, editions du CNRS, XVIII+317 cartes (1 à 344) Comptes rendus : Le Français Moderne 1996/ (M.R.Simon) p 110-113; CNRS info, n°183, juillet 1989; revue de linguistique romane, juillet-décembre 1991 p 581-584

1991: Dictionnaire du français du Nord/Pas de Calais (en coll. Avec Denise Poulet), Paris, 160p

1998: les langues dans l’Europe de demain. Actes de Symposium de Nancy publiés sous la direction de Fernand Carton et Jean Marie Odéric Delefosse. Association des linguistes de l’enseignement sup (ALES), Paris, Presse de la Sorbonne Nouvelle, 171 p.

1998: Atlas linguistique et ethnographique. Volume 2 (en coll avec Laurice Lebègue): le temps, la maison, les animaux et plantes sauvages. Morphologie. 345 cartes (319 à 660) Coll Alals linguistiques de France par régions, publié avec le concours du Conseil régional de Picardie, Paris, CNRS- Editions, W+294. Comptes rendus: revue de linguistique romane (G.Roques) n° 247- 248 p.520-521. Geolinguista (H.Goebl), …. Zeischrift für Romanische Sprachet (Y.Kawaguchi), Band 116 (2000) Helt 3, p 557-559 2000: « La Prononciation » section 1, chapitre 1, in Histoire de la langue française 1945-2000 direction de G.Antoine et B.Cerquiglini, institut national de la langue française (CNRS) CNRS éditions,p 26-60.

2002: Français, picard, immigrations. Une enquête épi linguistique. L’intégration linguistique de migrants de différentes origines en domaine picard. Collaboration à l’ouvrage collectif de J.M.Eloy, D.Blot, Carcassonne, J.Landrecies, Centre d’Etudes picardes, Université de Picardie, 277 p.

2003: Le parler du Nord Pas de calais, dictionnaire du français régional (en coll. Avec Denise Poulet) Dictionnaires Bonnehon, 2ème édition, Paris, Bonnehon.

2003: Jacques Decottignies (1706-1762) vers naïfs, pasquilles et chansons en vrais patois de Lille. Edition critique, commentaires, glossaire par Fernand Carton, Paris, Honoré Champion, 477 p. Compte rendu par R.Berger, revue du Nord 359, tome 87, janv-fev 2005, p 210-212

2004: Index de l’Atlas linguistique et ethnographique picard, volume 1; la vie rurale, version zéro. Université de Picardie, Centre d’Etudes picardes n°52, mars, 118 p

2004: Expressions et dictons du Nord Pas de Calais, Paris, Ed. Bonnehon, 192 p (compte rendu par Roger Berger, Revue du Nord, 359, tome 87, janv mars 2005, p 212-213.

DOCUMENTS AUDIO

1983: les accents des français (en coll. Avec M.Rossi, D.Auteserre, P.Léon) coll « De bouche à oreille). Avec cassette de 60 minutes présentant 29 documents sonores authentiques des régions de France métropolitaine. Paris, Hachette (19/2661/7). Mis sur Internet en 2000 par Matthieu Salle et Stéphane Menozzi, étudiants à l’Ecole des Mines, Bd saint Michel, Paris. Extraits sonores présentés dans la formation CNED- Institut de Poitiers-Futuroscope (2002)

1992: paroles sonnantes. Cours de phonétique française (Français langue étrangère). 30 leçons. Produit et diffusé par Radio France Internationale. Producteur délégué: Chantal de Grandpré.

2004: Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen, traduction en picard de Roubaix sur le site de la délégation générale à la Langue française.

ARTICLES, CONTRIBUTIONS, COMMUNICATIONS, CONFERENCES

PHONETIQUE ET LINGUISTIQUE

1968: « de la prononciation des noms propres, la linguistique, 1968, p 135-141

1970: pente et rupture mélodique. Analyse instrumentale et fonctionnelle d’un trait prosodique régional… Proceedings of teh 6th international congress of phonétic sciences, Prague, 1967; Académia Publishing House of Czechoslovak Academy of Sciences, Pargue-Munich. P 237-241

1971 de quelques articulations lorraines. Etude de radiocinématographie, Actes et colloques 9, les diamants de France au Moyen Age et aujourd’hui (Strasbourg) 1967, Paris, Klincksieck, p 449-462.

1972: la pression sous-glotique, corrélat de la mise en valeur dynamique (accent

d’insistance) en français contemporain » (en coll avec Alain Marchal), Proceedings of the 7 th International congress of sciences (Montréal, 1971), La Haye-Paris, Mouton, p 871-879.

1973: l’accent d’insistance en français contemporain, actes du 13è congrès international de linguistique romane, Québec, Presses de l’Université Laval- p 25-39

1974: paramètres phonétiques d’une progression dans l’apprentissage de la lecture. Travaux de l’Institut phonétique de Nancy, n° 1, p 15-44

1975: Où en est la phonétique? Etudes françaises dans le monde, bulletin de liaison du département d’études françaises de l’A.U.P.E.L.F, vol 3 1-2, Montréal.

1977: Validation d’indices perceptifs de l’intonation par analyse multi-dimensionnelle (en coll. Avec F.Lonchamp); Actes des 8è journées d’études sur la parole (Aix en Provence) 1977, vol 1, p 133

1977: Essais de validation psycholinguistique de configurations intonatives par analyse multi-dimensionnelles (en coll; avec F.Lonchamp) proceedings of the 3rd World Congress of ¨poneticians (Tokyo) 1977) study of sounds , vol 18, Tokyo, Phonetic society of Japan, p 269-279

1977: Insistance dialectale: l’accent d’insistance dans les dialectes d’oil » l’accent

d’insistance/emphatics studia Phonetica, Montréal, Paris-Bruxelles, Didier, p 59-92

1978: utiisation phonétique d’enregistrement dialectaux : étendue et limites, Actes du colloque les archives sonores et la diatectologie, Amiens, Centre d’études picardes, p 9-24

1979: la reconnaissance des traits intonatifs dialectaux par analyse multidimensionnelle (en coll. Avec F.Longchamp) Communication au 8è congrès international des Sciences phonétiques (Leeds 1979, Verbum II/1, p 88-99

1979: les fricatives profondes du lorrain roman; analyse des réalisations de deux témoins et schématisation des indices acoustiques, Verbum II/2 p 100-118

1979: pour une explication naturelle ( acoustico-articulatoire) de la mutation/u>y/ (en coll avec F.Lonchamp), Verbum II/2 p 203-210

1980: la pression sous-glottique mesure et relation avec l’intensité et la fréquence fondamentale. (en coll avec Alain Marchal) Séminaire Larynx et Parole (Grenoble 1979), Grenoble, GALF, Groupe des Accou …. De langue française.

1980: l’accentuation dans le français dialectal du Nord de la France, l’accent en français contemporain, Studia Photenica 15, Montréal-Paris-Bruxelles, Didier, p 65-92.

1981: les clausules comme variations rythmiques ; problèmes de prosodie. Hommage à Georges Faure Studia Phonetica 18, Montréal-Paris-Bruxelles, Didier, p 79-85

1982: le français parlé en Moselle germanophone (en coll avec F.Lévy), Verbum V/2 p 127-155.

1984: démarches de la recherche en phonétique: le cas des intonations régionales du français. Phonétique instrumentale en linguistique, Actes de la journée d’études du Laboratoire de phonétique de l’Université René Descartes) Paris 1982, vol 1, Hambourg, Buske, p 37-53

1984: Appréciation de la voix des personnages âgées (en coll avec les docteurs M.Wayoff et P.Labaeye) communication à la Société de Médecine de Nancy) (8/6/84) Annales médicales de nancy et de l’ES; p 293-296

1985: l’identification régionale par l’intonation, mélodie et intonation, Actes des Journées Internationales d’Audiophonologie (Besançon 1984) p 185-196

1986: l’informatique dans les méthodes de recherche en phonétique. L’exemple des intonations régionales. Etudes de philologie et de linguistique offertes à Hélène Naïs. Verbum, Nancy, Presses universitaires vol 2 p 369-380

1986: à la recherche d’intonations régionales, actes du 17è congrès international de lingusitique romane (Aix en Provence 1983, (Aix en Provence presses de l’université, vol 6, p 249- 257

1987: prosodie du conte Actes du colloque sur le conte (Toronto 1986), études réunies par P.Léon et P.Perron, Paris-Bruxelles – Montréal) Didier/ Formation et communication 7, p 5 -14

1989 : la structuration temporelle dans les français régionaux du Nord-est. Etude

phonétique expérimentale, Mélanges de phonétique générale et expérimentale offerts à Péla Simon; Strasbourg – publications de l’institut de phonétique de Strasbourg, vol 2 p 215-230

1991 : Besançon, Lille, B=Nancy : quelques données de prosodie comparée. Variété et variantes du français. Etas de l’Est de la France. Actes du 2ème colloque organisé par le Centre de recherches d’études rhénanes (Mulhouse 1988) publiés par G.Salmon, Paris- Genève ; Champion Slatkine, P 1…….

1991: Etudes sur la perception d el’accent régional régional du Nord et de l’Est de la France (synthèse par règles) coll avec R.Espesser et J.Vaissière) Actes du 2ème congrès international des sciences phonétiques (Aix en Provence 1991) Pressens Universitaires, vol 4, p 422-425

1992: imitateurs et hommes politiques : Etude de phonétique expérimentale, Hommages à Pierre Léo Toronto, Ed. Mélodie p 65-75.

1996 : contribution à l’histoire de l’accentuation du français (1899-1996) net essai d’interprétation, quelques nouveautés en histoire de la langue. Liaison HESO, 28 et 28 janvier 1997, p 55-67

1996 : la prononciation du français, Histoire de la langue française 1914-1945, dir. Gérald Antoine et R Martin, Paris, CNRS Editions; 1996, section I, p 27-59

1996 : la phonétique expérimentale. La Phonologie. Les archives sonores, Histoire de la langue française, 1914-1945, section IV, Paris, CNRS Editions p 873-894

1997 : Contribution à l’histoire de l’accentuation du français (1899-1996) et essai d’interprétation quelques nouveautés en histoire de la langue, Liaisons, HESO, 27-28,) 55-67

1999 : l’épithème vocalique en français contemporain : étude phonétique, faits de langues n° 13, Oral écrit : formes et théories, Paris, Ophrys, 1999, P 35-45

2001 : rythme et intonation dans quelques situations de parole. Commentaires de tracés. Communication colloque Oralia, Charleville, 17 octobre.

2002 : quelques évolutions récentes dans la prononciation du français, french accents: phonological and sociolinguitic perspectives . Mélanges offerts en hommage au prof F.Carton à l’occasion de son vingtième anniversaire. M.A.Lintze, T . Pooley ans A. Judge eds

2003 : diversité des approches en sciences du langage, conférence à l’école doctorale  » Lalgages, tem… sociétés, Université de Nancy. 2, 25 mars

2003 : la linguistique au CNRS, Bulletin de l’association des linguistes de l’enseignement supérieur, 2003/1, p 10-15

2005: l’affiche comme objet linguistique. Exemple d’analyse in F.Fredec et A.M. Laurian; linguistique contrastice, linguistique appliquée, sociolinguistique. Hommage à Etienne Piétri, Peter Lang, picard en français régional de Tourcoing, 1790.

DIALECTOLOGIE, SOCIOLINGUISTIQUE, LEXICOGRAPHIE

1961 : le vocabulaire de la colombophilie à Roubaix-Tourcoing, Nos patois du Nord (société de dialectologie picarde N° 4, p 15-24

1962 : vocabulaire du jeu de boules plates à l’étaque, nos patois du Nord, n° 6, 4 – 10, n° n° 8 p 126 – 1963

1962 : le français marginal, vie et langage, Larousse n°12 p 530 – 532

1963 : l’adaptation de l’orthographe feller aua picard moderne; nos patois du Nord, déc 1964, p 1-6

1963 : un patoisant lillois au 18è siècle : Jacques Decottignies, Revue du Nord, 180, 46, p 9 – 17

1965 : le parler populaire dans l’agglomération dunkerquoise (phonétique, syntaxe, vocabulaire, nos patois du Nord, 13, p 3-13

1966 : une pasquille lilloise inédite du 18è siècle, Mélanges Joseph Coppin, Lille, Université Catholique, p 181- 190

1969 : la désinence picarde de 6è personne, nos patois du Nord, 15 , p 7-12

1973: usage des variétés de français dans la région de Lille, Ethnologie française, Société d’ethnologie française, Nouvelle série, tome 3, p 235-244

1974 : évaluation du degré de dialectalité d’un corpus de français régional, Lavori in Corso, 14è congrès internationale di linguistica e filologia romanza (Naples 1974) p 13-15

1974 : Comment vivait-on à Lille sous Louis 15? D’après les œuvres en patois du temps, Plein Nord, N° ? , p 8-9, N° 5, p 14-15

1975 : Un lexique inédit du patois de Tourcoing (Nord), linguistique picarde, N°57, 7-21 1975 : le chanteur lillois Brûle-Maison ne brûlait pas de maisons, l’origine d’un sobriquet, Plein Nord, N° ?, p 25-26

1976 : Attestations anciennes de baccara, le Français moderne, 44 N°2, p 153-154

1979: l’origine du moy chtimi et son extension, Plain Nord, 54, p 4 -41, 55, p 35-36

1980: Chtimi, chti, études de langue et de littérature française offertes à André lanly, Nancy, Presses Universitaires, p 541-548

1980 : deux enquêtes pour l’Atlas linguistique lorrain roman (J.La,her, A.Litaire, J.Richard) Pt 84, Pt 93, Recherrey, 4 vol 1980-1990, Paris Editions du CNRS.

1980: Henri Viez et le patois de Roubaix en 1910, linguistique picarde, 76, p 6-10

1980 : contribution à l’étude prosodique du picard: le rythme du patois de Roubaix

1981: la maladie du Dauphin, (1751), verts inédits en patois de Lille par Jacques

Decottignies, linguistique picarde, 78, p 9-14

1981 : les parlers ruraux de la région Nord-Picardie: situation sociolinguistique,

international hjournal of sociology of language, N° 29, p 15/28

1982: l’intonation régionale, supplément à l’Atlas linguistique et géographique du Centre (P.Dubuisson), 3, la grammaire, Paris, Edition du CNRS

1983: clausules rythmiques et mélodiques de parlers normands, dialectologie et

littérature du domaine, Actes du colloque de dialectologie (Caen, 1982, Caen, Presses de l’Université, 4, p 5

1984: Jacques Decottignies, patoisant lillois, décrit le démantèlement de Menin, 1744, Langues et Culture, Mélanges offerts à Willy Bal, Louvain, Chiers de l’Institut de linguistique, 8/3-4, p 63 -72

1986: Aux origines de Chtimi, mélange d’onomastique, de linguistique et de philologie offerts à Raymond Sindou, vol 1, p 108-112

1987: les accents régionaux, France pays multilingue, Pari, Le Harmattan, vol 2 , p 29-49

1988: repères biographiques, regards neufs sur le Broutteux- les productions du Broutteux point de vue linguiste, Le Tourcoing de Jules Watteuw. Chroniques tourquennoise, vol 4 , Amis de Tourcoing, 32, 65-78

1989: chiendent dans l’Atlas linguistique picard, mélanges offerts à G.Tuaillon, col avec M.Lebègue, Grenoble, Ellug, vol 2 , p 17-28

1989: Ch’camp sans fraite à Aubers. Commentaire de la carte 31 de l’A.PL.Pic, Autrefois 16, p 4-6

1990: la carte ESSIEU, Atlas linguiste picard, I, 81 linguistiques picardes…..

1990: notes complémentaires, addenta et corrigenta sur le volume I de l’Atlas linguistique et ethnographique pivard, n° 11, 1-6

1991: l’affaire Quintart (1553), l’affaire Famelart (1563). Analyse critique de documents du 15 siècles, Tourcoing au temps de la Toison d’ Or, chroniques tourquennoises, vol 6, Amis de Tourcoing, p 115, 137/152

1992: l’essor de la poésie picarde à Lille au 18è siècle, Jacques Decottignies, Nord, Revue de critique et de création littéraire du N P d C, N° 19, juin 1992, p 23-34

1992: les noms du chat et du coq dans l’Atlas linguistique picard: un conflit homonymique, source picarde, Hommage à René Debrie, Amiens, N° 45, p 41-47

1992: ouverture du colloque Journalistes et linguistes, même langue, même langage, Paris, Sorbonne, 15 janvier 1993, in Scope Formation, média et sciences humaines, Hors Série N° 8

1993: les dénominations de la crêpe d’après l’Atlas linguistique et ethnographique picard, N° 125, p 2-9

1993: le vent d’Ecosse en domaine picard, Lorraine vivante. Hommage à Jean Lanher, presses Universitaires de Nancy, p 301-325

1995: autour du pain d’alouette, ces mots qui sont nos mots, Mélanges offerts à Jacques Chaurand, Paris-Charleville p, 3319-325

1995: formulettes des doigts en picard du Nord Pas de Calais, Mélanges offerts à René Lepelley, chahiers des annales de Normandie, Caen, Musée de Normandie, N° 26, p 105-116

1995: les orvets d’Aubers (Nord) Recherche sur l’origine d’un sobriquet, linguistique picarde, 134, p 1

1995: euphémismes picards? Désignations du cimetière et du cercueil, linguistique picarde, 1995, p 135, compléments à l’enquête sur les noms de cimetière, 136 p 105-116

1996: un bassinage en Pays de Weppes au 18è siècle chanson inédite Autrefois, 43, p4-8

1997: les portraits de Brûle-Maison, revue du Nord, 319, tome 79, janv 1997, Université de Lille, p 93-99

1997: le Broutteux 50 ans après, conférence aux Rencontres régionales d’Arts populaires, 1997, Tourcoing, 6 mars 1997, Tourcoing et le pays de ferrain N° 23, p 48-54

1997: Charles Bodart-Timal. Entretien posthume, bibliographie, Toudis, 4, p 2-8, Ecrire les langues d’oil, 144

1998: régionalismes d’origine dialectale. Une enquête de notoriété par tranches d’âge dans le Nord Picard (29-30 novembre 1996) p 141-157.

1998: Chanteurs des rues, chansonniers patoisants à Lille au 18è, journées d’études société d’ethnologie française : musiciens des rues, musicien dans la rue (Paris – Musée des Arts populaires (12-13 mars 1998).

1998: A la recherche du système graphique ; les vers naïfs en vray patois de Lille de jacques Decottignies

1999: Charles Bodart-Timal, chansonnier et historien de Roubaix, conférence à l’association Lire à Roubaix en association avec la SER et les Amis de la Médiathèque 20 février.

1999: Nos patois du Nord ont-ils des rapports avec l’espagnol? Autrefois, N° 53, mars 1999,

1999: quelques pâtisseries traditionnelles et leurs dénominations d’après l’Atlas

linguistique picard, conférences publiques à Lille et Tourcoing 28 novembre 2002

1999: Charles Bodart-Timal, chansonnier et historien de Roubaix, conférence publique, Médiathèque de Roubaix (20 février)

1999: les accents pour le dire, interview par Jérôme Pauchard, CSF Magazine, Crédit social des Fonctionnaires, N° 34, mars 1999, p 22-23

1999: l’indexation de l’Atlas linguistique picard, Communication à la Journée d’études du Centre d’Etudes picardes, Amiens, 19 octobre 1999.

2000: Simons et le patois de Lille, in Simons (1901-1979) ouvrage collectif de l’association « Toudis Simons », Lille, p 59-71

1998: dialectologue aujourd’hui. Discours de présentation à l’Académie de Lettres, Sciences humaines et sociales. Société royale du Canada, Ottawa, nov 1999, paru dans Présentations, vol 52, p 123.

2000: département de l’Oise: aspects linguistiques, linguistique picarde, N° 156, p 1 – 10

2001: Géolinguistique en Europe, coordination du N° thématique tome 22, N° 2 de Verbum

presses Universitaires de Nancy, p 301-325

2001: l’identité picarde à la lumière de la géographie linguistique, bulletin du Comité picard, Lille, 54 p 5- 7 avec carte

2002: picard ancien et picard moderne: continuité ou discontinuité? Linguistique picarde N° 161 –

2003: sur le comportement du scripteur picardisant : de Brûle-Maison au Feller-Carton, actes du colloque écrire les langues d’oil, Marcinelle (B), 27-28 sept 1997,p 33-41

2003: lemmes, supralemmes… : dilemmes. Problèmes d’indexation de l’Atlas linguistique du centre. Un mélange offert à Xavier Ravier, Université de Toulouse Le Mirail, p 63-72

2003: Ancien picard, picard moderne: quelle continuité? Actes du colloque Picard d’hier et d’aujourd’hui; université de Lille 3 ‘ 4-6 oct 2001) p 123- 136.

2003: (6 novembre) la littérature en « vray patois de Lille » au 18è siècle, conférence publique à l’Université populaire de Lille.

2003 : (8 novembre) Tourquennois et Lillois dans la littérature dialectale au 18 è siècle, conférence. Société historique de Tourcoing.

2004: un auteur picard méconnu: Jacques Decottignies (1706-1762) Bulletin du Comité Picard N° 67 p 3-6

2004: réponse à un lecteur à propos du picard, Autrefois cercle historique d’Aubers en Weppe, 73, p 5-7

2004: une naissance difficile : l’Atlas linguiste picard, les enregistrements sonores en picard moderne ». Communication au Séminaire commun Université Paris 3 et 13, CNRS

2004: l’aventure de l’Atlas linguistique picard. Qu’est-ce que la Picardie pour un linguiste? Cycle de conférences sur la langue picarde, ARPP, Amiens, 26 mars

2004: les parlers du Nord; état présent, causerie-débat, Associations des Anciens Elèves du Lycée de Tourcoing, 3 avril.

2004: orthographier le picard: aperçu historique du débat entre « phonétistes » et partisans de graphies « françaises ». Des langues collatérales. Problèmes linguistiques, sociolinguistiques et glottopoliques. LA proximité linguistique, 21-22 nov

2004: dictons du Nord Pas de Calais, linguistique picarde, 170, p 15-23

2004: Alexandre Desrousseaux et les Etrennes tourquennoises et lilloises, N° spécial, Alexandre Desrousseaux , nord, revue de critique et de création littéraire du NPDC, N° 44

2004: la notation graphique d’un parler « populaire » : les verts naïfs en vrai patois de Lille (1740-1752), Mélanges en l’honneur de Nicole Gueunier, textes réunis par Nathalie Rossi- Gensane, université François Rabelais, Tours, 2004, p 151-169

2005: expression du Nord Pas de calais, linguistique picarde, 171, p 1-12

2005: un peu, interprétation de la carte 653 de l’Atlas linguistique picard, in B.Horlot, E.Schaffrot, Simoni-Aurembou, Mélanges offerts au professeur Lothar Wolf, Centre d’études linguistiques Jacques Goudet, Hors-Série 2, université de Lyon, p 79-94

2005: Jules Mousseron ou la poésie des corons. Préface du catalogue de l’exposition « El vie est bell », concerts de Jules Mousseron à la bibliothèque municipale de Valenciennes.

2005: la langue picarde: écrire et faire lire le picard-rouchi, actes du colloque du cercle du Moul…; (association Georges Fidit), médiathèque bibliothèque François Rabelais, Aulnoy les Valenciennes.

PEDAGOGIE:

1968: considérations pédagogiques après trois années d’enseignement de l’orthophonie à Nancy, rééducation orthophonique, n°33, p 45-60

1973: intonation et pédagogie, bulletin d’audiophonologie, vol 13, p 23-39

1974: paramètres phonétiques d’une progression dans l’apprentissage de la lecture, travaux de l’institut phonétique de Nancy N° 1, p 15-44

1982: Phonétique corrective pour non spécialistes, communication à la table-ronde, rencontre mondiale et département d’études françaises, AUPELF, Lomé (Togo)

1984 : L’enseignement de la linguistique à l’Université. Résultats d’une enquête ( en coll. avec A.Delavéaa, A.Lefebvre) Buscita n°2, p 83-91

1990:La linguistique en danger, bulletin de l’association des linguistes de l’enseignement supérieur N° ?, p3-4

1991: une composante méconnue de la langue: l’intonation, Bulletin de l’Université Antananarivo (Madagascar)

1992: Section 42 du Comité national du CNRS Sciences du langage. Bilan de la législature 1987-1991 (coll. Avec C.Hudelot), où en sont les sciences du langage 10 ans après les Assises nationales de la linguistique ? P 11-25

1997: Formations en sciences du langage et débouchés professionnels, bulletin de l’association des linguistiques de l’enseignement supérieur, 1997/1, p 24-28

1998: Comment exploiter l’Atlas linguiste picard? Travaux pratiques, séminaire de maitrise sur le picard (J.Landrecies), université de Lille 3, novembre.

1998: Vie de l’ALES, chapitre 2, Compte-rendu d’activités de 1983 à 1990, bulletin de l’association de linguistes de l’enseignement supérieur, 98/1, p 19-23

2002: l’Atlas linguistique picard: mode d’emploi. Conférence aux étudiants de second cycle, université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis, 28 novembre

2003 : « RLC.SHS: la section des sciences du langage au Comité national de la recherche scientifique, bulletin de l’association des linguistes de l’enseignement supérieur, 1003/1, p 10- 15

COMPTES RENDUS

1967/4 / 315-316: P.PIERRARD, Les chansons en patois de Lille

1969/2 : 170-171: M.Boudreault, Prononciation du français par le rythme

1969/4: 362-363:A.Lloyd-James, historical introduction to French Phonetics

1971/2: 171-172 : M.L.Donohue-gaudet, vocalisme et consonnantisme français

1971/3 : 264-265:J.Picoche, le parler d’Etelfay (Somme)

1971/362-363: P.Léon et P.Martin, prolégomènes à l’étude des structures intonatives

1972/3 : 258-259 : P.Léon, essais de phonostylistique

1982/2 : J.L.Duchet, la phonologie

1982/3: M.Rossi et coll. L’intonation

1982/4 / p 344-347: A.Lerond, dictionnaire de prononciation

1997/1: p 103/104 : J.Le Dû et Y Le Berre, Badume standard, norme le double jeu de la langue (actes du colloque de Brest 1994, p 103-104

PHONETICA

1967/17 : 46-47: A.Moles et B.Vallecien ed. Phonétique et phonation

1967/17: 47-48 : Pguiraud, le français populaire

1969/20 : 198-201 P.Garde, l’accent

1972/26 25: M.Philip et coll. Dialectologie structurale en Moselle germanophone

1973/28 63 : M.Calvet, le parler de saint Georges en Vivarais

1976/33 : 127-160: V.Lucci, phonologie de l’acadien

Revue de linguistique romane:

1984: 191-192: p 501-503: J.Dauby et M.Durieux . Les sentences du coq de Séraphin Jurion

1988: 205-206 : 294-297 P.Wunderli, l’intonation dans les séquences extra posées en français

1988: 207-208: 528-530 A.Matthiessen. De intonative Segmentierung französischen Aussagesdiez

1999: tome 62, n° 247-248, juillet-décembre p 524-527 : A B Hansen les voyelles nasales du français moderne, aspects linguistiques, sociolinguistiques et percéptuels des changements en cours

2000 juillet décembre : H.Jajek, universal of sounds change in Nazalization, tome 64, déc 2000, p 478-480

Revue du Nord

1969: 203- 784 – 785 : J.Chaurand les parles de la Thiérache et du Laonnois

Verbum, revue de linguistique

1978/1 : travaux de l’institut de phonétique de Nancy N° 2: A propos de quelques ouvrages récents: présent de la phonétique appliquée à l’enseignement du français langue seconde ou étrangère (recension 7 ouvrages)

1981/1: 120-123: A.Berinstein. A cross linguistic study of the perception and production of stress

1982/2: (T.I P.N N° 3) : 247-256 quelques manuels récents ed phonétique (recension de 3 ouvrages )

1984/1 : 118-122: V.Aebischer et C.Forel éd. Parlers masculins, parlers féminins ?

1998/1: Pierre Léon, phonétisme et prononciations du français, 2ème édition 1996

2001/1: Hugo Ryckeboer Le dû et Le Berre Hans Goebl

L’information grammaticale

1998, n°77: F.Argod-Dutard, éléments de phonétique appliquée, 1996, p 58 – 59

Zeitschrift für Französische Sprache und literatur

1991, E.Eggs et I.Mordellet, phonétique et phonologie du français

linguistique picarde

1971, 41, p 13-15, L.F.Flutre le moyen picard

SEMINAIRES A L’ETRANGER

1970/ Université PUC de Porto Alegre (Bresil)

1971 et 1973: université de Montréal (Canada)

1978: université de Trèves (Allemagne)

1986: Université de Toronto (Canada)

1986: université de Tuléar (Madagascar)

1998 (10/10) quelques évolutions phonétiques du français d’aujourd’hui, séminaire de l’association for french language studies, London Guildhal University 5 Royaume uni de G.B

1999 (11) université de Toronto et de York (Canada)

2004 (29/11) université libre de Bruxelles (Belgique) 2004- Quelles limites pour le picard ?

Retranscrit par Bernard Catrice

Souvenance

Em’ Mère

Elle m’a commandé à min père sans doute

Ach’teur, t’aquates les gosses à la Redoute

Pour vous, qui l’ignorez

Ech va, vous faire sin portrait

Elle étot ed taille moyenne

Elle s’applo Julienne

All’mesuro 1 mètre cinquante

Toudis souriante

Avot des cheveux crépus

Et bonne comme un JESUS

Elle étot toudis confiante

Encore jolie et avenante

Plus tard, sin front s’est plissé

Comme les plages du Pas ed Calais

Sin nez, yéto aquilin

I flairo el bonheur, en vain

Au fil des années

Sa taille s’est courbée

Son visage s’est émacié

Mais son rire est demeuré

Ses longues mains effilées

Ont, soulagé et beaucoup donné

C’héto eune bonne MERE

Aussi bonne que min PERE

En 1970, la maladie d’elle, eut raison

Elle s’est éteinte comme un lumechon

Mi, j’ai souffert dins em’tiète

J’ai perdu, celle que, j’appelo «BLANQUE TIETE »

Seuls, la prière et le temps

Effacent la douleur, au fil des ans

La vieillesse est un naufrage

El la mort, un sauvetage

EM’MERE

« Comme ech, j’l’avos quer »

S’ayant toujours bien conduite

El Bon Dieu, l’a accueillie au PARADIS

Elle repose paisiblement dans non natal ARTOIS

Entourée des siens et de la foi

Son sommeil est bercé du chant des alouettes

Qui sans arrêt, répètent « ECH’TAIME BIEN BLANQUE TIETE »

 

J.D.

Inséré par Stéphane Mathon

Le patois

Le patois n’est pas, comme l’a dit Littré, du français débraillé, déformé dans la bouche d’un peuple, mais bien un dialecte qui a servi à la formation de la langue française. L’Etat même qui, autrefois, le traitait avec mépris, s’est aperçu qu’il méritait d’échapper au discrédit et a bien voulu accorder à l’Université de Lille la création d’un certificat d’études picardes et wallonnes, anciennes et modernes. Dans cet ordre d’idées, il a été adressé aux instituteurs et institutrices un questionnaire sur la signification et l’étymologie de 5 à 600 mots.

Au pays de Mistral, c’est avec lyrisme que les Félibres chantent la Provence en leur idiome qui n’est autre que la langue d’Oc. Pourquoi, nous, en notre langue d’Oil, qui a bien aussi ses quartiers de noblesse, ne chanterions nous pas notre Flandre bien-aimée ! Rien ne rajeunit comme les vieux souvenirs et qui pourrait mieux nous les remémorer que le langage du pays natal !

Le patois est aux paysans comme leur terre ; ils l’ont trouvé de leurs parents : c’est le lait de leur mère. Le soir aux veillées d’hiver, enfants, ils écoutèrent les vieilles légendes racontées en patois. Plus tard au printemps quand ils suivent le petit chemin dans le bois, pour causer avec leur promise, ils ne trouvent de tendres mots qu’en patois. Le Breton devant l’orage et la tempête fait son signe de croix en priant en patois. Le Provençal ne s’exprime pas avec plus de joie que dans la langue du terroir. Et puis, pendant la guerre le « ch’timi » du Nord savait endurer toutes les souffrances pendant des années entières en chantant le P’tit Quinquin. Certains sont tombés en chantant une dernière fois les airs en patois de leur pays !

Le patois, cette fleur sauvage plus qu’une autre parfume, c’est le doux appel du soir d’une mère à ses enfants.

Ah ! Ce patois, c’est si bon de l’entendre parler lorsqu’on est loin de chez soi : même étant à Paris, où, chaque année, les Lorrains, Alsaciens, Bretons, Provençaux, Bourguignons, se réunissent en un joyeux banquet pour parler ensemble dans la langue maternelle. Et les enfants du Nord et du Pas-de-Calais, autrefois réunis au Grand Véfour du Palais Royal, ont acclamé le Broutteux dans ses pasquilles et chansons en patois du pays natal.

Or, le pays ce n’est pas seulement le foyer, le clocher, ni ces mille liens invisibles qui nous rattachent à la petite patrie : le pays c’est aussi ses amis.

Comme documentation, je crois intéressant de donner quelques extraits d’une étude de M. Escadié de Douai :

 » Le patois vrai et légitime n’est pas un argot factice, un jargon temporaire du caprice : c’est une langue, un dialecte, un idiome, si l’on veut, mais qui a ses règles raisonnées, ou raisonnables, qui a ses richesses, ses beautés « .

Ces règles, ces lois, quoiqu’elles ne soient pas écrites dans une grammaire ou fixées par une syntaxe, ne sont pas pour cela arbitraires ou irrationnelles : elles relèvent directement de la logique naturelle, c’est à dire de ce qu’on appelle le sens commun. C’est au lexicographe de les rechercher et d’en trouver les raisons. Et, pour faire un travail utile, il doit se montrer plus difficile sur le choix des locutions et des mots qu’il admet, que désireux d’en réunir un grand nombre. Une condition qui me semble être essentielle pour arriver à un bon résultat c’est de recueillir les mots directement aux sources ou du moins, le plus près possible des sources où ils ont été conservés avec le moins de mélange. Nous ne disons pas cela, toutefois, pour certains mots ou de certaines façons de dire très légitimes et rationnelles comme « damage » qui a sa raison dans la filiation étymologique du latin dammuns ; on dit en français à mon grand dam pour à mon grand détriment. « Cras » pour gras de crassus « carbon » pour charbon de carbon carbone, etc.

Il en est de même de beaucoup de verbes que le beau langage a déformés et irrégularisés et qui, néanmoins, sont restés dans le patois ce qu’ils étaient primitivement et tels que les conjuguent encore tous les jours selon la loi logique de la formation des temps les enfant avec leur bon sens naturel, ainsi que les étrangers qui ayant appris les règles de notre langue n’en connaissent pas les innombrables exceptions. On trouve dans les vieux écrivains : « nous craindons » pour nous craignons, vous « prendez », pour vous prenez, « ils veneront » pour ils viendront, nous « voirons » pour nous verrons. Au demeurant, la recherche des mots et locutions tombés dans le patois est une étude amusante et assez curieuse. C’est de l’archéologie linguistique. Le patois est éminemment conservateur ; il est par rapport aux ustensiles du langage, ce que sont les vestiaires, les garde-meubles, par rapport aux petits monuments de l’archéologie. Véritablement, le langage n’est-ce pas le costume de la pensée ?

Or, le patois conserve ; il fait plus, il utilise les vieilles locutions, les défroques, que les caprices de la mode ont réformés ou déformés, et, en fait, abandonnées souvent sans qu’on les ait remplacées. Et ces mots, ou des tournures de phrases, mis au rebut, ne sont plus que des curiosités archéologiques qu’on n’exhibe que pour s’en servir maladroitement ou pour s’en amuser comme des costumes des vieux âges en temps de carnaval.

Pour peu qu’on n’y prenne garde, on s’aperçoit que les prétendus ennoblissements et enrichissements de la langue ne sont plus souvent que des appauvrissements des adultérations de la langue. On voit que presque toujours on a rejeté le mot précis et directement expressif pour y substituer des termes généraux et vagues. Tous nos grands écrivains, ces illustres ouvriers du langage, ont lutté contre ces mutilations. Je ne parle pas de nos plus anciens chroniqueurs mais les poètes : Corneille, Molière, La Fontaine ont sauvé et remis en usage le plus qu’ils ont pu de ces joyaux de la vieille langue française. La Bruyère, dans quelques pages, déplore l’abandon qu’on a fait des mots anciens de la langue qu’il reproduit en une longue kyrielle. A ces anciens écrivains de talents ajoutons Marcelline Desbordes, dont la statue figure à douai, sa ville natale. Cet illustre enfant de Gayant, pour obtenir des dons destinés à la fondation d’une crèche, a composé sous ce titre « Oraison pour la crèche », un petit chef d’œuvre en tercets commençant ainsi :

« Dong ! Dong ! ch’est pou chés p’tiots infants

Rassennés din l’ville ed Gayant

Comm’ des tiots’maguett din chés camps ».

Gustave Nadaud fut aussi l’auteur d’une chanson en patois sur Roubaix dont voici le refrain :

« Ch’est à Roubaix, qu’in fait tout mieux qu’ailleurs

Les Roubaignos i sont toudis vainqueurs »

Le célèbre chansonnier roubaisien fit un jour présent au Broutteux des deux volumes de ses chansons illustrées par ses amis. Il les expédia sur deux brouettes comme le dit ce quatrain en patois :

« Puisque t’aim’ben mes canchonnettes,

Watteeuw,

J’te les invos sur deux brouettes,

Broutteux »

Le Broutteux a répondu :

« Mi, j’grippe d’sus m’brouette

Ben haut,

Et j’crie : Vive l’poète

Nadaud ! »

Concluons : nous unissant aux défenseurs du patois, proclamons notre devoir de conserver la langue du pays de nos ancêtres. Ce n’est point avec l’intention (elle serait enfantine) de la voir perpétuer au détriment de notre merveilleuse langue française. Plus modeste est notre but : faire aimer notre petite patrie en popularisant son esprit de gaieté. Laissez-nous jouir de sa beauté, peut-être fruste, mais sûrement captivante pour qui la pénètre. Laissez-nous notre patois pour ses qualités naturelles bien françaises et parce qu’il éveille en nous l’esprit de clocher et les si douces souvenances de notre cher pays natal, résumées en cette devise du Broutteux :

« Y n’a rin d’pus bon qu’ims’ ma mère,

Y n’a rin d’si beau qu’sin pays ! »

Jules Watteuw

Administrateur de la Société d’Émulation de Roubaix

Séance de la Société d’Émulation de Roubaix du 21 octobre 1943