Sommaire n°5 Avril 2008

N°5

Denise Prouvost-Franchomme Bernard SCHAEFFER

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Editorial Bernard SCHAEFFER

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Roubaix à travers les âges III Gaston MOTTE

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5

Maurice Maes 1897 – 1961 Alain DELSALLE

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Roubaix et l’archéologie Philippe SCHAEFFER

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La muse de Nadaud – Ses présidents Jean JESSUS

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18

Cinq siècles de vie religieuse à Roubaix – I Xavier LEPOUTRE

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19

Ferdinand de Lesseps Philippe WARET

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Les cantines scolaires à Roubaix Joël RAVIER

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33

Histoire des marques roubaisiennes déposées – Les éléphants Philippe WARET

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Jacques Brel fait ses adieux à la scène au Casino de Roubaix Francine DECLERCQ – Laurence MOURETTE

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Le site Internet de la SER www.histoirederoubaix.com

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Sommaire n°3 mars 2007

Sommaire n°3 Mars 2007

Abel Leblanc, peintre page 4

Éditorial par Bernard SCHAEFFER page 5

Vive Roubaix ! Partition Par FAVIEURILLE – ERBAUT page 6

Roubaix à travers les âges par Gaston MOTTE page 7-10

Jean de Roubaix et Isabelle et Isabelle du Portugal par Denise PROUVOST page 11-13

Église Saint Martin – Cloches et carillon par Gaston MOTTE page 14

Silas Auguste Broux par Dominique VALLIN-PITEUX page 17

Amédée Prouvost par Jean JESSUS page 19

Le château Vaissier « Palais du Congo » par Gilles MAURY page 21

Charles Gounod à Roubaix par Francine DECLERCQ – Laurence MOURETTE page 33

Louis Catrice par Philippe WARET page 35

Madame Motte Delattre par Gaston MOTTE MULLIEZ page 37

Mamadou N’Diaye par Michel DAVID page 38

Motte-Bossut, l’Usine par Xavier LEPOUTRE page 40

La Chronique littéraire de Bernard LEMAN page 42

Le peintre Abel Leblanc, Le textile dans le Nord, Roubaix de A à Z

Bibliographie de Fernand CARTON

Fernand CARTON 1921-2019
Membre de la SER  22 juin 1961
Photo Bibliomonde

1965: chansons et pasquilles de François Cottignies dit Brûle-Maison (1978-1740). Edition critique, étude grammaticale, glossaire, Arras, Société de Dialectologie Picarde, 440 p

1967: Pasquilles et chansons de Jules Watteeuw (1849-1947) Edition critique, glossaire, Tourcoing, 1ère série 95 p 2èmes séries 109 p – 1973

1968: exercices de français pour laboratoires de langues, n°1: phonétique 110p ; n°2 : le verbe (en coll. Bernard Combettes) 110 p, Nancy, G.R.A.P, 2ème éd. 1977

1971: les parlers d’Aubers en Weppes. Phonologie, lexique (en coll. Avec Pierre Descamps Arras, société dialectologie picarde, 175 p

1972: recherches sur l’accentuation des parlers populaires dans la région de Lille, Thèse d’Etat de l’univ de Strasbourg, (Directeur Geroges Straka) Lille publications de l’Université 363 p

1974: Introduction à la phonétique du français, coll. Etudes N°303, Paris, Bordas, 250 p 2ème édition révisée et augmentée : 1979

1980: Récits et contes populaires de Flandres, recueillis dans le Pays lillois, Coll. Musée des Arts et traditions populaires, Paris, Gallimard, 189 p , 8 ill

1983: les accents des français (en coll. Avec M.Rossi, D.Auteserre, P.Léon), coll. « De bouche à oreille », Paris, Hachette, 96 p avec cassette audio.

1989: Atlas linguistique et ethnographique picard. Vol 1 (en coll. Avec Maurice Lebègue), la vie rurale.. Atlas linguistique de France par régions, Paris, editions du CNRS, XVIII+317 cartes (1 à 344) Comptes rendus : Le Français Moderne 1996/ (M.R.Simon) p 110-113; CNRS info, n°183, juillet 1989; revue de linguistique romane, juillet-décembre 1991 p 581-584

1991: Dictionnaire du français du Nord/Pas de Calais (en coll. Avec Denise Poulet), Paris, 160p

1998: les langues dans l’Europe de demain. Actes de Symposium de Nancy publiés sous la direction de Fernand Carton et Jean Marie Odéric Delefosse. Association des linguistes de l’enseignement sup (ALES), Paris, Presse de la Sorbonne Nouvelle, 171 p.

1998: Atlas linguistique et ethnographique. Volume 2 (en coll avec Laurice Lebègue): le temps, la maison, les animaux et plantes sauvages. Morphologie. 345 cartes (319 à 660) Coll Alals linguistiques de France par régions, publié avec le concours du Conseil régional de Picardie, Paris, CNRS- Editions, W+294. Comptes rendus: revue de linguistique romane (G.Roques) n° 247- 248 p.520-521. Geolinguista (H.Goebl), …. Zeischrift für Romanische Sprachet (Y.Kawaguchi), Band 116 (2000) Helt 3, p 557-559 2000: « La Prononciation » section 1, chapitre 1, in Histoire de la langue française 1945-2000 direction de G.Antoine et B.Cerquiglini, institut national de la langue française (CNRS) CNRS éditions,p 26-60.

2002: Français, picard, immigrations. Une enquête épi linguistique. L’intégration linguistique de migrants de différentes origines en domaine picard. Collaboration à l’ouvrage collectif de J.M.Eloy, D.Blot, Carcassonne, J.Landrecies, Centre d’Etudes picardes, Université de Picardie, 277 p.

2003: Le parler du Nord Pas de calais, dictionnaire du français régional (en coll. Avec Denise Poulet) Dictionnaires Bonnehon, 2ème édition, Paris, Bonnehon.

2003: Jacques Decottignies (1706-1762) vers naïfs, pasquilles et chansons en vrais patois de Lille. Edition critique, commentaires, glossaire par Fernand Carton, Paris, Honoré Champion, 477 p. Compte rendu par R.Berger, revue du Nord 359, tome 87, janv-fev 2005, p 210-212

2004: Index de l’Atlas linguistique et ethnographique picard, volume 1; la vie rurale, version zéro. Université de Picardie, Centre d’Etudes picardes n°52, mars, 118 p

2004: Expressions et dictons du Nord Pas de Calais, Paris, Ed. Bonnehon, 192 p (compte rendu par Roger Berger, Revue du Nord, 359, tome 87, janv mars 2005, p 212-213.

DOCUMENTS AUDIO

1983: les accents des français (en coll. Avec M.Rossi, D.Auteserre, P.Léon) coll « De bouche à oreille). Avec cassette de 60 minutes présentant 29 documents sonores authentiques des régions de France métropolitaine. Paris, Hachette (19/2661/7). Mis sur Internet en 2000 par Matthieu Salle et Stéphane Menozzi, étudiants à l’Ecole des Mines, Bd saint Michel, Paris. Extraits sonores présentés dans la formation CNED- Institut de Poitiers-Futuroscope (2002)

1992: paroles sonnantes. Cours de phonétique française (Français langue étrangère). 30 leçons. Produit et diffusé par Radio France Internationale. Producteur délégué: Chantal de Grandpré.

2004: Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen, traduction en picard de Roubaix sur le site de la délégation générale à la Langue française.

ARTICLES, CONTRIBUTIONS, COMMUNICATIONS, CONFERENCES

PHONETIQUE ET LINGUISTIQUE

1968: « de la prononciation des noms propres, la linguistique, 1968, p 135-141

1970: pente et rupture mélodique. Analyse instrumentale et fonctionnelle d’un trait prosodique régional… Proceedings of teh 6th international congress of phonétic sciences, Prague, 1967; Académia Publishing House of Czechoslovak Academy of Sciences, Pargue-Munich. P 237-241

1971 de quelques articulations lorraines. Etude de radiocinématographie, Actes et colloques 9, les diamants de France au Moyen Age et aujourd’hui (Strasbourg) 1967, Paris, Klincksieck, p 449-462.

1972: la pression sous-glotique, corrélat de la mise en valeur dynamique (accent

d’insistance) en français contemporain » (en coll avec Alain Marchal), Proceedings of the 7 th International congress of sciences (Montréal, 1971), La Haye-Paris, Mouton, p 871-879.

1973: l’accent d’insistance en français contemporain, actes du 13è congrès international de linguistique romane, Québec, Presses de l’Université Laval- p 25-39

1974: paramètres phonétiques d’une progression dans l’apprentissage de la lecture. Travaux de l’Institut phonétique de Nancy, n° 1, p 15-44

1975: Où en est la phonétique? Etudes françaises dans le monde, bulletin de liaison du département d’études françaises de l’A.U.P.E.L.F, vol 3 1-2, Montréal.

1977: Validation d’indices perceptifs de l’intonation par analyse multi-dimensionnelle (en coll. Avec F.Lonchamp); Actes des 8è journées d’études sur la parole (Aix en Provence) 1977, vol 1, p 133

1977: Essais de validation psycholinguistique de configurations intonatives par analyse multi-dimensionnelles (en coll; avec F.Lonchamp) proceedings of the 3rd World Congress of ¨poneticians (Tokyo) 1977) study of sounds , vol 18, Tokyo, Phonetic society of Japan, p 269-279

1977: Insistance dialectale: l’accent d’insistance dans les dialectes d’oil » l’accent

d’insistance/emphatics studia Phonetica, Montréal, Paris-Bruxelles, Didier, p 59-92

1978: utiisation phonétique d’enregistrement dialectaux : étendue et limites, Actes du colloque les archives sonores et la diatectologie, Amiens, Centre d’études picardes, p 9-24

1979: la reconnaissance des traits intonatifs dialectaux par analyse multidimensionnelle (en coll. Avec F.Longchamp) Communication au 8è congrès international des Sciences phonétiques (Leeds 1979, Verbum II/1, p 88-99

1979: les fricatives profondes du lorrain roman; analyse des réalisations de deux témoins et schématisation des indices acoustiques, Verbum II/2 p 100-118

1979: pour une explication naturelle ( acoustico-articulatoire) de la mutation/u>y/ (en coll avec F.Lonchamp), Verbum II/2 p 203-210

1980: la pression sous-glottique mesure et relation avec l’intensité et la fréquence fondamentale. (en coll avec Alain Marchal) Séminaire Larynx et Parole (Grenoble 1979), Grenoble, GALF, Groupe des Accou …. De langue française.

1980: l’accentuation dans le français dialectal du Nord de la France, l’accent en français contemporain, Studia Photenica 15, Montréal-Paris-Bruxelles, Didier, p 65-92.

1981: les clausules comme variations rythmiques ; problèmes de prosodie. Hommage à Georges Faure Studia Phonetica 18, Montréal-Paris-Bruxelles, Didier, p 79-85

1982: le français parlé en Moselle germanophone (en coll avec F.Lévy), Verbum V/2 p 127-155.

1984: démarches de la recherche en phonétique: le cas des intonations régionales du français. Phonétique instrumentale en linguistique, Actes de la journée d’études du Laboratoire de phonétique de l’Université René Descartes) Paris 1982, vol 1, Hambourg, Buske, p 37-53

1984: Appréciation de la voix des personnages âgées (en coll avec les docteurs M.Wayoff et P.Labaeye) communication à la Société de Médecine de Nancy) (8/6/84) Annales médicales de nancy et de l’ES; p 293-296

1985: l’identification régionale par l’intonation, mélodie et intonation, Actes des Journées Internationales d’Audiophonologie (Besançon 1984) p 185-196

1986: l’informatique dans les méthodes de recherche en phonétique. L’exemple des intonations régionales. Etudes de philologie et de linguistique offertes à Hélène Naïs. Verbum, Nancy, Presses universitaires vol 2 p 369-380

1986: à la recherche d’intonations régionales, actes du 17è congrès international de lingusitique romane (Aix en Provence 1983, (Aix en Provence presses de l’université, vol 6, p 249- 257

1987: prosodie du conte Actes du colloque sur le conte (Toronto 1986), études réunies par P.Léon et P.Perron, Paris-Bruxelles – Montréal) Didier/ Formation et communication 7, p 5 -14

1989 : la structuration temporelle dans les français régionaux du Nord-est. Etude

phonétique expérimentale, Mélanges de phonétique générale et expérimentale offerts à Péla Simon; Strasbourg – publications de l’institut de phonétique de Strasbourg, vol 2 p 215-230

1991 : Besançon, Lille, B=Nancy : quelques données de prosodie comparée. Variété et variantes du français. Etas de l’Est de la France. Actes du 2ème colloque organisé par le Centre de recherches d’études rhénanes (Mulhouse 1988) publiés par G.Salmon, Paris- Genève ; Champion Slatkine, P 1…….

1991: Etudes sur la perception d el’accent régional régional du Nord et de l’Est de la France (synthèse par règles) coll avec R.Espesser et J.Vaissière) Actes du 2ème congrès international des sciences phonétiques (Aix en Provence 1991) Pressens Universitaires, vol 4, p 422-425

1992: imitateurs et hommes politiques : Etude de phonétique expérimentale, Hommages à Pierre Léo Toronto, Ed. Mélodie p 65-75.

1996 : contribution à l’histoire de l’accentuation du français (1899-1996) net essai d’interprétation, quelques nouveautés en histoire de la langue. Liaison HESO, 28 et 28 janvier 1997, p 55-67

1996 : la prononciation du français, Histoire de la langue française 1914-1945, dir. Gérald Antoine et R Martin, Paris, CNRS Editions; 1996, section I, p 27-59

1996 : la phonétique expérimentale. La Phonologie. Les archives sonores, Histoire de la langue française, 1914-1945, section IV, Paris, CNRS Editions p 873-894

1997 : Contribution à l’histoire de l’accentuation du français (1899-1996) et essai d’interprétation quelques nouveautés en histoire de la langue, Liaisons, HESO, 27-28,) 55-67

1999 : l’épithème vocalique en français contemporain : étude phonétique, faits de langues n° 13, Oral écrit : formes et théories, Paris, Ophrys, 1999, P 35-45

2001 : rythme et intonation dans quelques situations de parole. Commentaires de tracés. Communication colloque Oralia, Charleville, 17 octobre.

2002 : quelques évolutions récentes dans la prononciation du français, french accents: phonological and sociolinguitic perspectives . Mélanges offerts en hommage au prof F.Carton à l’occasion de son vingtième anniversaire. M.A.Lintze, T . Pooley ans A. Judge eds

2003 : diversité des approches en sciences du langage, conférence à l’école doctorale  » Lalgages, tem… sociétés, Université de Nancy. 2, 25 mars

2003 : la linguistique au CNRS, Bulletin de l’association des linguistes de l’enseignement supérieur, 2003/1, p 10-15

2005: l’affiche comme objet linguistique. Exemple d’analyse in F.Fredec et A.M. Laurian; linguistique contrastice, linguistique appliquée, sociolinguistique. Hommage à Etienne Piétri, Peter Lang, picard en français régional de Tourcoing, 1790.

DIALECTOLOGIE, SOCIOLINGUISTIQUE, LEXICOGRAPHIE

1961 : le vocabulaire de la colombophilie à Roubaix-Tourcoing, Nos patois du Nord (société de dialectologie picarde N° 4, p 15-24

1962 : vocabulaire du jeu de boules plates à l’étaque, nos patois du Nord, n° 6, 4 – 10, n° n° 8 p 126 – 1963

1962 : le français marginal, vie et langage, Larousse n°12 p 530 – 532

1963 : l’adaptation de l’orthographe feller aua picard moderne; nos patois du Nord, déc 1964, p 1-6

1963 : un patoisant lillois au 18è siècle : Jacques Decottignies, Revue du Nord, 180, 46, p 9 – 17

1965 : le parler populaire dans l’agglomération dunkerquoise (phonétique, syntaxe, vocabulaire, nos patois du Nord, 13, p 3-13

1966 : une pasquille lilloise inédite du 18è siècle, Mélanges Joseph Coppin, Lille, Université Catholique, p 181- 190

1969 : la désinence picarde de 6è personne, nos patois du Nord, 15 , p 7-12

1973: usage des variétés de français dans la région de Lille, Ethnologie française, Société d’ethnologie française, Nouvelle série, tome 3, p 235-244

1974 : évaluation du degré de dialectalité d’un corpus de français régional, Lavori in Corso, 14è congrès internationale di linguistica e filologia romanza (Naples 1974) p 13-15

1974 : Comment vivait-on à Lille sous Louis 15? D’après les œuvres en patois du temps, Plein Nord, N° ? , p 8-9, N° 5, p 14-15

1975 : Un lexique inédit du patois de Tourcoing (Nord), linguistique picarde, N°57, 7-21 1975 : le chanteur lillois Brûle-Maison ne brûlait pas de maisons, l’origine d’un sobriquet, Plein Nord, N° ?, p 25-26

1976 : Attestations anciennes de baccara, le Français moderne, 44 N°2, p 153-154

1979: l’origine du moy chtimi et son extension, Plain Nord, 54, p 4 -41, 55, p 35-36

1980: Chtimi, chti, études de langue et de littérature française offertes à André lanly, Nancy, Presses Universitaires, p 541-548

1980 : deux enquêtes pour l’Atlas linguistique lorrain roman (J.La,her, A.Litaire, J.Richard) Pt 84, Pt 93, Recherrey, 4 vol 1980-1990, Paris Editions du CNRS.

1980: Henri Viez et le patois de Roubaix en 1910, linguistique picarde, 76, p 6-10

1980 : contribution à l’étude prosodique du picard: le rythme du patois de Roubaix

1981: la maladie du Dauphin, (1751), verts inédits en patois de Lille par Jacques

Decottignies, linguistique picarde, 78, p 9-14

1981 : les parlers ruraux de la région Nord-Picardie: situation sociolinguistique,

international hjournal of sociology of language, N° 29, p 15/28

1982: l’intonation régionale, supplément à l’Atlas linguistique et géographique du Centre (P.Dubuisson), 3, la grammaire, Paris, Edition du CNRS

1983: clausules rythmiques et mélodiques de parlers normands, dialectologie et

littérature du domaine, Actes du colloque de dialectologie (Caen, 1982, Caen, Presses de l’Université, 4, p 5

1984: Jacques Decottignies, patoisant lillois, décrit le démantèlement de Menin, 1744, Langues et Culture, Mélanges offerts à Willy Bal, Louvain, Chiers de l’Institut de linguistique, 8/3-4, p 63 -72

1986: Aux origines de Chtimi, mélange d’onomastique, de linguistique et de philologie offerts à Raymond Sindou, vol 1, p 108-112

1987: les accents régionaux, France pays multilingue, Pari, Le Harmattan, vol 2 , p 29-49

1988: repères biographiques, regards neufs sur le Broutteux- les productions du Broutteux point de vue linguiste, Le Tourcoing de Jules Watteuw. Chroniques tourquennoise, vol 4 , Amis de Tourcoing, 32, 65-78

1989: chiendent dans l’Atlas linguistique picard, mélanges offerts à G.Tuaillon, col avec M.Lebègue, Grenoble, Ellug, vol 2 , p 17-28

1989: Ch’camp sans fraite à Aubers. Commentaire de la carte 31 de l’A.PL.Pic, Autrefois 16, p 4-6

1990: la carte ESSIEU, Atlas linguiste picard, I, 81 linguistiques picardes…..

1990: notes complémentaires, addenta et corrigenta sur le volume I de l’Atlas linguistique et ethnographique pivard, n° 11, 1-6

1991: l’affaire Quintart (1553), l’affaire Famelart (1563). Analyse critique de documents du 15 siècles, Tourcoing au temps de la Toison d’ Or, chroniques tourquennoises, vol 6, Amis de Tourcoing, p 115, 137/152

1992: l’essor de la poésie picarde à Lille au 18è siècle, Jacques Decottignies, Nord, Revue de critique et de création littéraire du N P d C, N° 19, juin 1992, p 23-34

1992: les noms du chat et du coq dans l’Atlas linguistique picard: un conflit homonymique, source picarde, Hommage à René Debrie, Amiens, N° 45, p 41-47

1992: ouverture du colloque Journalistes et linguistes, même langue, même langage, Paris, Sorbonne, 15 janvier 1993, in Scope Formation, média et sciences humaines, Hors Série N° 8

1993: les dénominations de la crêpe d’après l’Atlas linguistique et ethnographique picard, N° 125, p 2-9

1993: le vent d’Ecosse en domaine picard, Lorraine vivante. Hommage à Jean Lanher, presses Universitaires de Nancy, p 301-325

1995: autour du pain d’alouette, ces mots qui sont nos mots, Mélanges offerts à Jacques Chaurand, Paris-Charleville p, 3319-325

1995: formulettes des doigts en picard du Nord Pas de Calais, Mélanges offerts à René Lepelley, chahiers des annales de Normandie, Caen, Musée de Normandie, N° 26, p 105-116

1995: les orvets d’Aubers (Nord) Recherche sur l’origine d’un sobriquet, linguistique picarde, 134, p 1

1995: euphémismes picards? Désignations du cimetière et du cercueil, linguistique picarde, 1995, p 135, compléments à l’enquête sur les noms de cimetière, 136 p 105-116

1996: un bassinage en Pays de Weppes au 18è siècle chanson inédite Autrefois, 43, p4-8

1997: les portraits de Brûle-Maison, revue du Nord, 319, tome 79, janv 1997, Université de Lille, p 93-99

1997: le Broutteux 50 ans après, conférence aux Rencontres régionales d’Arts populaires, 1997, Tourcoing, 6 mars 1997, Tourcoing et le pays de ferrain N° 23, p 48-54

1997: Charles Bodart-Timal. Entretien posthume, bibliographie, Toudis, 4, p 2-8, Ecrire les langues d’oil, 144

1998: régionalismes d’origine dialectale. Une enquête de notoriété par tranches d’âge dans le Nord Picard (29-30 novembre 1996) p 141-157.

1998: Chanteurs des rues, chansonniers patoisants à Lille au 18è, journées d’études société d’ethnologie française : musiciens des rues, musicien dans la rue (Paris – Musée des Arts populaires (12-13 mars 1998).

1998: A la recherche du système graphique ; les vers naïfs en vray patois de Lille de jacques Decottignies

1999: Charles Bodart-Timal, chansonnier et historien de Roubaix, conférence à l’association Lire à Roubaix en association avec la SER et les Amis de la Médiathèque 20 février.

1999: Nos patois du Nord ont-ils des rapports avec l’espagnol? Autrefois, N° 53, mars 1999,

1999: quelques pâtisseries traditionnelles et leurs dénominations d’après l’Atlas

linguistique picard, conférences publiques à Lille et Tourcoing 28 novembre 2002

1999: Charles Bodart-Timal, chansonnier et historien de Roubaix, conférence publique, Médiathèque de Roubaix (20 février)

1999: les accents pour le dire, interview par Jérôme Pauchard, CSF Magazine, Crédit social des Fonctionnaires, N° 34, mars 1999, p 22-23

1999: l’indexation de l’Atlas linguistique picard, Communication à la Journée d’études du Centre d’Etudes picardes, Amiens, 19 octobre 1999.

2000: Simons et le patois de Lille, in Simons (1901-1979) ouvrage collectif de l’association « Toudis Simons », Lille, p 59-71

1998: dialectologue aujourd’hui. Discours de présentation à l’Académie de Lettres, Sciences humaines et sociales. Société royale du Canada, Ottawa, nov 1999, paru dans Présentations, vol 52, p 123.

2000: département de l’Oise: aspects linguistiques, linguistique picarde, N° 156, p 1 – 10

2001: Géolinguistique en Europe, coordination du N° thématique tome 22, N° 2 de Verbum

presses Universitaires de Nancy, p 301-325

2001: l’identité picarde à la lumière de la géographie linguistique, bulletin du Comité picard, Lille, 54 p 5- 7 avec carte

2002: picard ancien et picard moderne: continuité ou discontinuité? Linguistique picarde N° 161 –

2003: sur le comportement du scripteur picardisant : de Brûle-Maison au Feller-Carton, actes du colloque écrire les langues d’oil, Marcinelle (B), 27-28 sept 1997,p 33-41

2003: lemmes, supralemmes… : dilemmes. Problèmes d’indexation de l’Atlas linguistique du centre. Un mélange offert à Xavier Ravier, Université de Toulouse Le Mirail, p 63-72

2003: Ancien picard, picard moderne: quelle continuité? Actes du colloque Picard d’hier et d’aujourd’hui; université de Lille 3 ‘ 4-6 oct 2001) p 123- 136.

2003: (6 novembre) la littérature en « vray patois de Lille » au 18è siècle, conférence publique à l’Université populaire de Lille.

2003 : (8 novembre) Tourquennois et Lillois dans la littérature dialectale au 18 è siècle, conférence. Société historique de Tourcoing.

2004: un auteur picard méconnu: Jacques Decottignies (1706-1762) Bulletin du Comité Picard N° 67 p 3-6

2004: réponse à un lecteur à propos du picard, Autrefois cercle historique d’Aubers en Weppe, 73, p 5-7

2004: une naissance difficile : l’Atlas linguiste picard, les enregistrements sonores en picard moderne ». Communication au Séminaire commun Université Paris 3 et 13, CNRS

2004: l’aventure de l’Atlas linguistique picard. Qu’est-ce que la Picardie pour un linguiste? Cycle de conférences sur la langue picarde, ARPP, Amiens, 26 mars

2004: les parlers du Nord; état présent, causerie-débat, Associations des Anciens Elèves du Lycée de Tourcoing, 3 avril.

2004: orthographier le picard: aperçu historique du débat entre « phonétistes » et partisans de graphies « françaises ». Des langues collatérales. Problèmes linguistiques, sociolinguistiques et glottopoliques. LA proximité linguistique, 21-22 nov

2004: dictons du Nord Pas de Calais, linguistique picarde, 170, p 15-23

2004: Alexandre Desrousseaux et les Etrennes tourquennoises et lilloises, N° spécial, Alexandre Desrousseaux , nord, revue de critique et de création littéraire du NPDC, N° 44

2004: la notation graphique d’un parler « populaire » : les verts naïfs en vrai patois de Lille (1740-1752), Mélanges en l’honneur de Nicole Gueunier, textes réunis par Nathalie Rossi- Gensane, université François Rabelais, Tours, 2004, p 151-169

2005: expression du Nord Pas de calais, linguistique picarde, 171, p 1-12

2005: un peu, interprétation de la carte 653 de l’Atlas linguistique picard, in B.Horlot, E.Schaffrot, Simoni-Aurembou, Mélanges offerts au professeur Lothar Wolf, Centre d’études linguistiques Jacques Goudet, Hors-Série 2, université de Lyon, p 79-94

2005: Jules Mousseron ou la poésie des corons. Préface du catalogue de l’exposition « El vie est bell », concerts de Jules Mousseron à la bibliothèque municipale de Valenciennes.

2005: la langue picarde: écrire et faire lire le picard-rouchi, actes du colloque du cercle du Moul…; (association Georges Fidit), médiathèque bibliothèque François Rabelais, Aulnoy les Valenciennes.

PEDAGOGIE:

1968: considérations pédagogiques après trois années d’enseignement de l’orthophonie à Nancy, rééducation orthophonique, n°33, p 45-60

1973: intonation et pédagogie, bulletin d’audiophonologie, vol 13, p 23-39

1974: paramètres phonétiques d’une progression dans l’apprentissage de la lecture, travaux de l’institut phonétique de Nancy N° 1, p 15-44

1982: Phonétique corrective pour non spécialistes, communication à la table-ronde, rencontre mondiale et département d’études françaises, AUPELF, Lomé (Togo)

1984 : L’enseignement de la linguistique à l’Université. Résultats d’une enquête ( en coll. avec A.Delavéaa, A.Lefebvre) Buscita n°2, p 83-91

1990:La linguistique en danger, bulletin de l’association des linguistes de l’enseignement supérieur N° ?, p3-4

1991: une composante méconnue de la langue: l’intonation, Bulletin de l’Université Antananarivo (Madagascar)

1992: Section 42 du Comité national du CNRS Sciences du langage. Bilan de la législature 1987-1991 (coll. Avec C.Hudelot), où en sont les sciences du langage 10 ans après les Assises nationales de la linguistique ? P 11-25

1997: Formations en sciences du langage et débouchés professionnels, bulletin de l’association des linguistiques de l’enseignement supérieur, 1997/1, p 24-28

1998: Comment exploiter l’Atlas linguiste picard? Travaux pratiques, séminaire de maitrise sur le picard (J.Landrecies), université de Lille 3, novembre.

1998: Vie de l’ALES, chapitre 2, Compte-rendu d’activités de 1983 à 1990, bulletin de l’association de linguistes de l’enseignement supérieur, 98/1, p 19-23

2002: l’Atlas linguistique picard: mode d’emploi. Conférence aux étudiants de second cycle, université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis, 28 novembre

2003 : « RLC.SHS: la section des sciences du langage au Comité national de la recherche scientifique, bulletin de l’association des linguistes de l’enseignement supérieur, 1003/1, p 10- 15

COMPTES RENDUS

1967/4 / 315-316: P.PIERRARD, Les chansons en patois de Lille

1969/2 : 170-171: M.Boudreault, Prononciation du français par le rythme

1969/4: 362-363:A.Lloyd-James, historical introduction to French Phonetics

1971/2: 171-172 : M.L.Donohue-gaudet, vocalisme et consonnantisme français

1971/3 : 264-265:J.Picoche, le parler d’Etelfay (Somme)

1971/362-363: P.Léon et P.Martin, prolégomènes à l’étude des structures intonatives

1972/3 : 258-259 : P.Léon, essais de phonostylistique

1982/2 : J.L.Duchet, la phonologie

1982/3: M.Rossi et coll. L’intonation

1982/4 / p 344-347: A.Lerond, dictionnaire de prononciation

1997/1: p 103/104 : J.Le Dû et Y Le Berre, Badume standard, norme le double jeu de la langue (actes du colloque de Brest 1994, p 103-104

PHONETICA

1967/17 : 46-47: A.Moles et B.Vallecien ed. Phonétique et phonation

1967/17: 47-48 : Pguiraud, le français populaire

1969/20 : 198-201 P.Garde, l’accent

1972/26 25: M.Philip et coll. Dialectologie structurale en Moselle germanophone

1973/28 63 : M.Calvet, le parler de saint Georges en Vivarais

1976/33 : 127-160: V.Lucci, phonologie de l’acadien

Revue de linguistique romane:

1984: 191-192: p 501-503: J.Dauby et M.Durieux . Les sentences du coq de Séraphin Jurion

1988: 205-206 : 294-297 P.Wunderli, l’intonation dans les séquences extra posées en français

1988: 207-208: 528-530 A.Matthiessen. De intonative Segmentierung französischen Aussagesdiez

1999: tome 62, n° 247-248, juillet-décembre p 524-527 : A B Hansen les voyelles nasales du français moderne, aspects linguistiques, sociolinguistiques et percéptuels des changements en cours

2000 juillet décembre : H.Jajek, universal of sounds change in Nazalization, tome 64, déc 2000, p 478-480

Revue du Nord

1969: 203- 784 – 785 : J.Chaurand les parles de la Thiérache et du Laonnois

Verbum, revue de linguistique

1978/1 : travaux de l’institut de phonétique de Nancy N° 2: A propos de quelques ouvrages récents: présent de la phonétique appliquée à l’enseignement du français langue seconde ou étrangère (recension 7 ouvrages)

1981/1: 120-123: A.Berinstein. A cross linguistic study of the perception and production of stress

1982/2: (T.I P.N N° 3) : 247-256 quelques manuels récents ed phonétique (recension de 3 ouvrages )

1984/1 : 118-122: V.Aebischer et C.Forel éd. Parlers masculins, parlers féminins ?

1998/1: Pierre Léon, phonétisme et prononciations du français, 2ème édition 1996

2001/1: Hugo Ryckeboer Le dû et Le Berre Hans Goebl

L’information grammaticale

1998, n°77: F.Argod-Dutard, éléments de phonétique appliquée, 1996, p 58 – 59

Zeitschrift für Französische Sprache und literatur

1991, E.Eggs et I.Mordellet, phonétique et phonologie du français

linguistique picarde

1971, 41, p 13-15, L.F.Flutre le moyen picard

SEMINAIRES A L’ETRANGER

1970/ Université PUC de Porto Alegre (Bresil)

1971 et 1973: université de Montréal (Canada)

1978: université de Trèves (Allemagne)

1986: Université de Toronto (Canada)

1986: université de Tuléar (Madagascar)

1998 (10/10) quelques évolutions phonétiques du français d’aujourd’hui, séminaire de l’association for french language studies, London Guildhal University 5 Royaume uni de G.B

1999 (11) université de Toronto et de York (Canada)

2004 (29/11) université libre de Bruxelles (Belgique) 2004- Quelles limites pour le picard ?

Retranscrit par Bernard Catrice

Roubaix, la ville aux 100 théâtres

par Philippe Waret et Alain Guillemin

Exposition réalisée par la FAL de Roubaix en 2001

Au Moulin de Roubaix, au « sommet » de l’actuelle rue Jean Moulin (ex rue du Moulin) en 1829, Joseph Couvreur ouvre le premier théâtre connu dans la ville.

Le lieu comporte une double scène, l’une pour les comédiens, l’autre pour les marionnettes. C’est le Théât’ Roïau où comédiens de chair et comédiens de bois jouent le même répertoire pour un public majoritairement composé de jeunes ouvriers. La famille Couvreur jouera dans divers lieux dans la ville pendant tout le XIXe siècle. La première école gratuite à Roubaix, ouvrira, également, en 1829.

Le temps des théâtres durera jusqu’à la fin du siècle qui constituera le sommet de la vague d’une véritable passion pour l’art dramatique dans cette période qui est celle des lois de Jules Ferry sur l’école. Pourtant, en cette fin de siècle la concurrence va venir des cafés-concerts, avant qu’en 1907, s’ouvrent de véritables salles de cinéma apportant des spectacles largement diffusés. Les ouvriers qui produisaient des pièces destinées au public du quartier vont perdre là de précieux compléments de ressources. Dans la période du développement industriel de Roubaix, passant de 25 000 habitants au milieu du siècle à 125 000 après 1880, on fréquente le théâtre pour s’instruire souvent plus que pour se distraire. On vient entendre des dialogues dans un français difficilement maîtrisé, apprendre l’histoire de France grâce à des spectacles souvent inspirés de romans historiques.

Quelques familles traversent et marquent toute cette époque, les Couvreur, les Richard, les Créteur, par exemple, dont le premier, Edgar, joue avec ses marionnettes à l’Epeule vers 1860, avant que son fils prenne la relève vers 1880. D’autres membres de la famille seront de célèbres costumiers de théâtre jusqu’au milieu du XXe siècle.

Le théâtre du Fontenoy CP Méd Rx

On a souvent parlé de l’incroyable nombre de cheminées d’usines à Roubaix mais la ville fut aussi remplie de théâtres : une vingtaine en activité vers 1880 et autant de théâtres de marionnettes. A côté de tout petits lieux on trouve de grandes salles, le Théâtre de Roubaix ou Théâtre Joseph Couvreur où la famille du fondateur continue son œuvre, le Théâtre des menus plaisirs et quelques salles qui accueillent plusieurs centaines de spectateurs. Le Théâtre de l’Hippodrome avec ses 1 800 places accueillera de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle des troupes de théâtres, du music-hall, du cirque, des opéras… Partout, on refuse du monde… et les salles sont souvent plus que bondées.

L’hippodrome théâtre CP Méd Rx

A la fin du XIXe siècle, les petits théâtres commencent à subir la concurrence d’autres distractions et les comédiens-ouvriers doivent se partager un bien maigre complément de ressources. Retour à la marionnette car quelques dizaines de héros de bois peuvent occuper la scène grâce à 4 ou 5 artistes. Seul Louis Richard avec son théâtre de 600 places, près de la rue des Longues Haies, continuera à vivre de son art.

Après 1918, le théâtre dans les quartiers va clairement relever d’une activité bénévole. Les patronages, handicapés par leur choix de ne pas avoir de troupe mixte et les amicales laïques animent un nombre important de compagnies. Ces dernières s’appuient sur les locaux de leur fédération, rue d’Alsace, où elles disposent d’une grande salle et d’une scène, véritables vitrines de leur activité.

L’époque des concurrences, entre un spectacle sponsorisé par le patronat, un lieu de théâtre animé par le mouvement ouvrier (la Coopérative La Paix) et des initiatives ouvrières dans les quartiers, se termine. La municipalité prend le relais et invite à l’Hippodrome des troupes professionnelles, la loi de 1901 sert de cadre juridique au bénévolat des patronages et des amicales laïques. Il faudra attendre l’après guerre pour qu’un Roubaisien, Cyril Robichez, après avoir animé les marionnettes de son Théâtre du Petit Lion, se lance, à Lille et en région, dans la première aventure de théâtre professionnel en province avec le « Théâtre Populaire des Flandres ».

La Société des Artistes roubaisiens

Elle fut constituée dès 1907 par des hommes courageux qui avaient la ferme conviction que l’Art pouvait se manifester à Roubaix. Evidemment, les premiers pas furent hésitants : dans les débuts, tout Roubaisien plus ou moins peintre ou sculpteur exposa au Salon librement. Si cette façon d’envisager les choses permit à des talents, consacrés depuis, de se révéler, elle donna lieu aussi à des expositions d’œuvres faibles qui discréditèrent un moment notre Salon. La presse s’en fit l’écho et nous en avons tenu compte.

Depuis, une sélection toute naturelle s’est opérée insensiblement et, maintenant, sans être trop sévère, un jury, composé d’artistes de générations différentes, veille au filtrage des œuvres. Le Jury représente les directions d’Arts les plus opposées quant à la forme, mais il n’admet qu’une chose : « la bonne peinture », et c’est ce lien-là qui forme son homogénéité. Nous ajoutons que le jury tient à être juste et impartial et qu’il n’obéit à aucune considération étrangère à l’Art.

Ce que nous voulons, c’est prouver aux Roubaisiens que les œuvres de leurs concitoyens sont à considérer avec intérêt ; qu’il y a chez nous des artistes à encourager, et que si l’appui moral et financier des amateurs misent faire cette œuvre louable nous pouvons espérer pour notre cité une vie artistique inconnue jusqu’ici.

« Que le public roubaisien le comprenne ! Notre effort en sera récompensé et dans cette sympathie, nous puiserons de nouvelles forces pour l’avenir ». C’est en ces termes, profession de foi, en quelque sorte, du Comité de la Société des Artistes roubaisiens, présidé par M. Paul Dervaux, assisté de Mme Lantoine-Neveux, d’Henri Delvarre, de Jean Diagoras et de quelques autres, que s’ouvrait le 12e Salon à la Galerie Dujardin, 14, boulevard de Paris à Roubaix, et où figuraient dans les membres fondateurs, Pierre Cordonnier, Jean Courrier, Eugène Dujardin et quelques autres. Salon qui fut ouvert du 19 au 29 mai 1929.

En 1969, dans le Journal de Roubaix, on rappelle que (en 1919 ?) Eugène Dujardin, avec l’aide de Jean Courrier et Sonneville, estimait qu’il fallait rassembler les artistes pour faire mieux connaître leurs œuvres. Chaque année, le Salon fut alors mis sur pied et s’est tenu jusqu’en 1925 (1929 !) au 14, boulevard de Paris, puis à l’Hôtel de Ville avec le succès que l’on sait. Les Présidents qui se sont succédé s’appellent MM. Paul Dervaux, Georges Teneul, Achille Vilquin, Thérèse Delfortries, Gérard Lemaître.

Il faut noter qu’en 1969, des artistes de Monchen-Gladbach et de Bradford, jumelés avec Roubaix, exposeront au Salon. Le Salon était alors présidé par M. Victor Provo, Maire, Président du Conseil Général du Nord. Les Artistes roubaisiens exposeront également dans la capitale, en effet à la galerie RG, sous l’impulsion de Gilbert Sailly. Dix huit artistes exposeront à Paris en 1966, 1968 et en 1969.

Gilbert Sailly sera Président du Salon en succédant à André Camion de 1974 à 1995, soit 21 ans de présidence. Alain Delsalle lui succède en novembre 1996. Il est Président à ce jour et réélu pour cinq années en 2004.

C’est en 1996, après un hommage à Gilbert Sailly et à Eugène Declercq que le Salon rendra hommage à un invité d’honneur de prestige. Ce sera d’abord en 1997 Maurice Maes, puis René Jacob en 1998, Arthur van Hecke en 1996, en 2003 Abel Leblanc et en 2004 Henri Delvarre et Achille Vilquin. Mme Courrier qui succédait à son père Eugène Dujardin, accueillit les jeunes du Salon des Artistes roubaisiens dans sa galerie du boulevard de Paris, puis de la rue du Vieil Abreuvoir. Les artistes roubaisiens sont reconnaissants à Henri Delvarre et Maurice Maes de leur avoir montré la voie et il est naturel que le Salon leur rendit hommage.

En 1954, Arthur van Hecke organise une grande exposition d’art contemporain à la galerie Dujardin et entraîne ses camarades du groupe de Roubaix à quitter le Salon. Juste retour des choses, il reviendra en 1999 comme invité d’honneur du Salon présidé par M. Vandierendonck, Maire de Roubaix. A cette occasion, le Musée La Piscine et son conservateur M. Bruno Gaudichon, prêteront des œuvres de van Hecke pour cet hommage, comme ils l’ont fait pour Maurice Maes en 1997. Le prochain invité d’honneur en décembre 2005 sera Jean Pierre Delannoy, ancien professeur à l’ERSEP et artiste peintre.

Le Salon compte à ce jour en moyenne 60 exposants de Roubaix et de la région ayant fait leurs études à Roubaix pour 120 artistes inscrits au fichier de l’association. En 2007, la Société fête son centenaire. Une exposition avec tous les artistes qui ont fait le renom de Roubaix sont invités à cette occasion, ainsi que les Sociétaires du Salon.

 

Alain Delsalle,

Président de la Société des Artistes roubaisiens

Poèmes de Musards

La « Muse de Nadaud » ne s’est pas bornée à accueillir les lauréats des Joutes Poétiques. Conformément à ses statuts, elle a admis en son sein des « sans grades » qui n’étaient pas nécessairement des « sans mérites ». Et, parmi ceux-là, n’ont pas manqué de vrais poètes, qui surent exprimer avec justesse leurs idées et leurs sentiments. Tel fut le cas, entre autres, de Jean Carlier.

 

MINUTE HEUREUSE

 Je l’ai vécue enfin, cette minute heureuse,

Court instant de bonheur longuement attendu.

C’était hier, déjà ! Dans mon âme peureuse

Le souvenir fuyant demain sera perdu…

 

C’était hier ? Mais non ! C’était, je crois, la veille…

Ah ! Je vous perds déjà, souvenirs trop confus !

Mais le Destin, méchant, me susurre à l’oreille :

« C’était… n’importe quand, mais ce ne sera plus ! »

 CARLIER Jean (Roubaix)

 

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Roubaix a donné son nom à une place proche du centre-ville, hommage amplement mérité. Charles Bodart-Timal a consacré en effet plusieurs ouvrages historiques à cette cité qui le vit naître. Il fut également l’auteur de livrets d’opérettes et de quelques deux cents chansons. Membre des Rosati de différentes Provinces, de la Société des Lettres, Arts et Sciences de Lille, de la Ligue Wallonne, Grand Prix d’Excellence du Comité Flamand de France, il fut honoré de la Médaille d’Or de la ville de Tourcoing.

 » Pétri de la glaise de notre terroir, il avait su forger, au cœur de son existence laborieuse, une philosophie souriante. Il aimait avant tout la simplicité, cette psychologie franche et primesautière qui est à la base des gens de chez nous «  (Gaston Gilman).

IL EST DES YEUX (1)

 Il est des yeux couleur de rêve

Où semble se mirer l’azur ;

Il en est d’autres qui, sans trêve,

Brillent d’un amour grand et pur.

Mais d’un bout à l’autre du monde,

Les plus doux et les plus charmants

C’est encor, partout à la ronde,

                        Les yeux des mamans !

 

Ils ont connu bien des tristesses,

Ces yeux, ces pauvres yeux usés ;

A veiller sur notre jeunesse

Ils se sont, hélas ! Epuisés.

Ils ont souffert de tant d’alarmes !

Et Dieu seul sait, dans les tourments

Ce qu’ils ont pu verser de larmes,

                        Les yeux des mamans !

 

Quand les mamans quittent la terre

Pour le suprême rendez-vous,

Même au sein du profond mystère,

Elles se souviennent de nous,

Leur regard nous cherche sans cesse

Et près de nous, à tous moments

Ils sont là, chargés de tendresse,

                        Les yeux des mamans !

 Charles BODART-TIMAL

(1)    Chanson, musique de Eddy Jura

 

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« Noble poète roubaisien » a dit Me Joseph Crombé, son compatriote et émule. Docteur en Droit, mais aussi homme de Lettres, ce proche parent d’Amédée Prouvost publia une étude sur le chansonnier patoisant Gustave Olivier – suivie d’une autre, sociologique, « La Cité de Pascal ». Grand voyageur, d’une débordante activité, il est l’auteur de trois recueils : « Les Rimes de Fer », « Les Mansuétudes » et « Feux Errants ». « Sans qu’il les ait traités avec un égal bonheur, nul des grands thèmes lyriques, toutefois n’a été négligé par lui. La grandeur ne manque pas à ces évocations et elles pourront charmer et fortifier plus d’une âme selon le vœu du poète parvenu à l’âge de la maturité ». (André Mabille de Poncheville).

 LA MAISON

 On meurt au chant des coqs dans les fermes heureuses,

A l’heure où la servante ouvre les volets bleus,

A l’heure où l’aube lente, aux teintes vaporeuses,

Caresse la maison de ses rayons joyeux.

 

Une agreste rumeur remplit toute la plaine.

Les oiseaux s’éveillant mêlent leurs gazouillis.

L’eau s’élance, plus vive, au creux de la fontaine.

Le cri du vieux berger rassemble les brebis.

 

On meurt ; et l’on entend dans la chambre voisine

Une femme qui range et la laine et le lin ;

Et bientôt, sous l’effort d’une main enfantine,

Une corde grincer dans le petit jardin.

 

Une angoisse glacée étreint votre poitrine

Pendant que le repas fume sur le foyer,

Et pendant que le repas fume sur le foyer,

Et pendant que l’horloge, au mur de la cuisine,

Marque à chaque labour son rythme régulier.

 

Qu’importe à la Nature indifférente et belle

De notre dernier jour le terme douloureux !

Mais toi, Maison, mais toi ! Vas-tu faire comme elle,

Vas-tu, sans t’attrister, nous voir fermer les yeux ?

 Charles DROULERS (Roubaix)

 

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« Talentueux poète roubaisien peu connu de ses compatriotes » lit-on dans la revue « La Fauvette » qui, en date du 25 août 1907, annonçait son décès. De sa plume ne nous restent que de rares œuvres parues dans cet éphémère périodique.

PREMIER BAISER

 Elan du cœur qui sur la lèvre

Vient se briser

Explosion de douce fièvre,

Premier baiser !

Je me souviens de ton ivresse,

Je me souviens

De ta fraîcheur enchanteresse ;

Et je conviens

Que l’amour n’a rien de plus tendre

A t’opposer,

O douceur que rien ne peut rendre,

Premier baiser !

Paul PHILIPPE (Roubaix)

Juin 1891

 

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Prématurément disparu, il appartenait à la célèbre famille d’industriels qui contribua puissamment au développement économique de Roubaix. De bonne heure attiré par les Lettres, il signa trois recueils, influencés par l’Ecole Symboliste : « L’Ame Voyageuse », « Sonates au Clair de Lune » (couronné par l’Académie Française) et « Le Poème du Travail et du Rêve ».

« Malgré le temps, les métamorphoses du Progrès, quand les lauriers trop éclatants des idoles fugitives seront tombés en poudre, les vers d’Amédée Prouvost – dont la délicate sensibilité aimait les joies familiales ». (Marc Choquet )

 Il fut un poète attachant, loué par l’éminent critique Jules Lemaître et par ses pairs, tels Henri de Régnier et Anna de Noailles. « Pour juger du talent d’Amédée Prouvost, a écrit Jean Piat, le mieux est de relire son œuvre. Elle est à la Bibliothèque Municipale. » Que dire de mieux ?

 LA MAIN DU TRAVAILLEUR

 Main d’artisan, ô main calleuse qu’ennoblit

Le dur labeur de la tâche quotidienne

Main sans cesse ébranlée au choc des établis,

Familière du poids des fardeaux et des peines,

 

Main meurtrie et blessée où quelquefois on lit,

Blanche ligne à côté du sillon bleu des veines,

L’entaille de l’outil dans le réseau des plis,

Main rude et ferme comme une écorce de chêne !

 

Main qui ne connaît pas la molle oisiveté

Et qui, le froid hiver ou le brillant été,

Travaille sans répit pour vaincre la misère

 

Hâtive d’assurer le pain du lendemain,

Combien j’aime sentir ton étreinte sincère

Main noire d’artisan, ô vigilante main !

Amédée PROUVOST (Roubaix)

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Russe d’origine, venu en France vers 1920, il ne tarda pas à fréquenter les milieux artistiques de Roubaix. Il traduisait en vers français des auteurs russes, en particulier les poètes (Pouchkine Lermontov). Parallèlement, il composait des strophes (et des textes en prose) d’excellente facture. Des prix lui furent attribués par l’Académie d’Arras, les Rosati de Flandre, et aux Jeux Floraux de Bigorre. A cette activité littéraire, il ajoutait celles de peintre d’icônes et de compositeur de musique, pratiquant avec talent le piano le violon et le chant choral. Un vrai « Musard » !

MENDIANT

Un mendiant restait debout

Sous le porche d’un sanctuaire ;

Le malheureux était à bout,

Souffrant la faim et la misère.

 

Il ne demandait que du pain,

Ses yeux n’étaient qu’une prière :

Eh bien ! Quelqu’un mit dans sa main

Tendue et tremblante, une pierre.

 

Je mendiais avec langueur,

Avec des larmes, ta tendresse,

Et tu ne laisses, dans mon cœur

Trahi, que la noire détresse.

 G. LERMONTOV (Roubaix)

Traduit du russe par Nicolas Vnoukovsky – 21 août 1946

Gustave Nadaud

NOTRE POETE CHANSONNIER ROUBAISIEN

C’est en face de la Place de la Liberté dans un immeuble aujourd’hui disparu, qu’il voit le jour le 21 février 1820. La future grande cité n’est alors qu’une bourgade semi rurale d’environ 12 000 âmes où, timidement, l’industrie textile commence à s’implanter.

La famille du nouveau-né y exploite un négoce de tissus. Est-il interdit de penser que, peut-être, l’heureux père rêva de voir un jour Charles-Gustave lui succéder à la tête de l’entreprise ? Le sort devait en décider autrement…

Le bambin va fréquenter l’école des Frères, rue de l’Hospice. Ensuite, on l’enverra à Paris où, comme interne, il sera admis au très réputé Collège Rollin. Reçu bachelier (en ce temps-là, c’était quelque chose !) il réintègre le nid familial. Et il lui faut s’initier aux subtilités de la gestion et de la comptabilité. A 20 ans, sa formation étant jugée satisfaisante, le voici de retour dans la capitale, mais chargé, cette fois, de tenir la succursale des Ets Vouzelle-Nadaud, récemment installée.

Prétendre, à l’instar de certains chroniqueurs, qu’il négligea plus ou moins sa tâche (préférant le commerce des Muses) est inexact. Il s’en acquitta consciencieusement. Toutefois (lui-même l’avoue) « en cachette et la nuit plutôt que le jour » il rime… des chansonnettes dont certaines un peu lestes lui valent des admonestations paternelles.

Peu à peu le jeune auteur se fait connaître soit dans les Cénacles littéraires du Quartier Latin, soit dans les guinguettes à la mode ou des les salons bourgeois. Il détaille ses couplets dont il a composé la musique. Ayant appris non seulement le solfège, mais aussi le piano, il s’accompagne sans problème.

Il a 32 ans lorsque se lève le Jour de Gloire. Sa chanson « Les Deux Gendarmes » est un triomphe, qui se propagera irrésistiblement. Partout, à pleine voix, l’on reprendra le refrain :

« Brigadier, répondit Pandore,

Brigadier, vous avez raison ! ».

L’auteur ne sommeillera pas sur ses lauriers. Abandonnant les tissus, il s’adonna aux lettres. Nous lui devons plus de 500 chansons (dont une bonne centaine paroles et musique), des opérettes de salon, une comédie, un roman, un « solfège poétique et musical », des « notes d’un infirmier » en 1871 et en 1892, un an avant sa mort, les « Souvenirs d’un Vieux Roubaisien ».

Ses droits d’auteur, pourtant, ne lui apportaient que des ressources médiocres. Il vivait au jour le jour, ou presque. En 1881, l’édition complète de ses chansons lui procura enfin une confortable aisance. Il affecta une part de l’argent reçu à la création d’une Caisse de Secours en faveur des Chansonniers nécessiteux. Le reste lui permit de se faire construire à Nice une modeste résidence secondaire baptisée « Villa Pandore ». Il vivait à Paris mais se déplaçait beaucoup. Sa cité natale n’était pas oubliée : il adorait venir s’y retremper parmi les siens. Par ailleurs, Président d’Honneur du vénérable « Cercle du Dauphin », il retrouvait là ses grands amis patoisants : Desrousseaux, le Lillois et Watteeuw, le Tourquennois, un sacré trio qui, lors des réunions, ne distillait pas l’ennui !

 

Le monument à Nadaud au Parc Barbieux ©EG

Faut-il ajouter que dans ses vers, en maints endroits, Nadaud a exprimé sa tendresse pour Roubaix, cette ville trop souvent dépeinte comme rébarbative, noircie par la fumée des usines, sentant le suint à longueur de rues :

« Oui, tout me charme et me pénètre

Dans ce coin de terre et de ciel.

Si j’étais fleur, j’y voudrais naître,

Abeille j’y ferais mon miel.

 

Pourquoi ? Je m’en vais vous le dire

Et vous me donnerez raison :

Ce site, ce toit que j’admire

C’est mon pays et ma maison. »

 

Combien de ses confrères ont rendu un juste hommage à notre chansonnier, entre autres Th. De Banville, F. Coppée, Th. Gautier, L. Halévy, A. de Musset, Sully-Prudhomme, et jusqu’au redoutable L. Veuillot ! A Paris, ses chansons étaient programmées aux spectacles de l’Alcazar, du Ba-Ta-Clan, de l’Eldorado. Son Opéra-comique de salon « Le Docteur Vieuxtemps » fut joué en présence de Napoléon III et de la princesse Mathilde.

Et même, ensuite, certaines de ses œuvres ont été interprétées par des artistes connus, tels Julos Beaucarne Pierre Bertin, Georges Brassens, Raoul de Godewaersvelde, Armand Mestral…

Gustave Nadaud a jadis figuré dans les « Morceaux Choisis » scolaires. Aujourd’hui, ne serait-il pas souhaitable que les jeunes élèves puissent apprendre quelques-uns de ses meilleurs poèmes : « Le Nid Abandonné », « Le soldat de Marsala », « Les Trois Hussards » par exemple… Encore faudrait-il qu’elles soient rééditées, comme elles le furent en 1957, sous le patronage de la ville de Roubaix, par La Muse de Nadaud…

 

Le monde associatif

A une époque où il n’y a ni radio ni télévision, où la plupart des gens n’ont d’autre moyen de locomotion que leurs jambes, les loisirs se passent essentiellement dans le cercle fermé du quartier, ou de la ville et des villages voisins. C’est la raison pour laquelle le monde associatif est très actif et omniprésent dans toutes les classes de la société.

Il serait présomptueux de prétendre citer toutes les associations roubaisiennes existant en 1893. La loi de 1901, très connue des dirigeants actuels d’associations, n’a bien sûr pas encore été instituée, mais les associations doivent faire une déclaration en préfecture et communiquer le nom de leurs responsables. Tous les domaines d’activités se retrouvent dans cette formule :

Sociétés de secours mutuels  qui se divisent en deux catégories : celles qui rentrent dans le cadre de la loi du 26 mars 1852 dites « Société de Secours Mutuels autorisées » au nombre de 5 à Roubaix en 1893, et les autres qui sont 22.

Société d’anciens militaires : Roubaix en compte 4 auxquelles s’ajoute le Cercle militaire dont le Président est M. Despature. Le grand Cercle a son siège au Grand Café rue de la Gare (actuellement avenue Jean Lebas). On pourrait classer cette catégorie la Société des Sauveteurs du Nord dont la section de Roubaix est présidée par M. Lebon.

Sociétés d’agrément. Ce terme générique recouvre toutes les sociétés de loisirs, les amicales, etc. On en compte 327 en 1893, mais il n’est pas certain que l’on ait tout recensé. Certaines catégories sont fortement représentées : joueurs de boules aux quilles 29 associations ; joueurs de piquet (jeu de cartes) 27 associations ; arbalétriers 24 associations ; canaristes (pinsonneux) 19 associations ; archers 15 associations ; joueurs de boules au rond 13 associations ; pêcheurs à la ligne 9 associations ; escrime 7 associations ; colombophiles 50 associations ; joueurs de boule (bourleux) 53 associations ; joueurs de fléchettes 5 associations, etc.

Sociétés musicales. Les sociétés instrumentales sont au nombre de 7 en 1893. La Grande Harmonie, musique municipale fondée en 1820 dont le directeur est M. Koszul, compte alors 110 membres et elle a son siège à l’Hôtel des Pompiers près de la mairie. La Grande Fanfare fondée en 1860 (son directeur M. Monmarché dirige 70 exécutants) siège rue de Lannoy à l’estaminet Petit. La Concordia, harmonie, a été fondée en 1865, son directeur est M. Brutin, ses 70 membres se réunissent rue Pierre Motte, chez Philémon. La Fanfare Delattre fondée en 1868 est dirigée par M. Knoor, elle a 68 exécutants et son siège est Place de la Fosse aux Chênes, chez Lecry. La Fanfare de Beaurepaire a été créée en 1883. Le directeur en est M. Jules Delvienne, elle a 40 membres et siège boulevard de Beaurepaire à l’estaminet « Au Phare de Beaurepaire ». L’Union des Trompettes est une fanfare de cavalerie fondée en 1883, dirigée par M. Alfred Roussel. Le siège est au 111, Grande Rue. Les Amis réunis sont une fanfare créée en 1885 et dirigée par M. Victor Cousu. Ils sont 25 qui se réunissent rue du Fontenoy à l’estaminet « du Grand Canarien ».

De quoi se divertir : Les sociétés chorales sont encore plus nombreuses : on en compte 10. La Lyre roubaisienne 40 membres, siège 45 rue du Chemin de Fer, chez Inglebert. L’Alliance chorale 65 membres, siège rue Pierre Motte, chez Philémon. L’Union des Travailleurs, 42 membres, siège rue Saint Antoine n° 32. L’Avenir, 35 membres, siège rue de Lannoy n° 63. Les Mélomanes roubaisiens, 56 membres, siège rue Pellart estaminet « Au Bon Coin ». Le Choral Nadaud, 100 membres, siège rue Pauvrée n° 20, chez Constantin. La Coecilia Roubaisienne, 115 membres, siège rue de la Gare. La Cigale, 25 membres, siège rue de Lannoy, 202. La Fraternelle, 25 membres, siège 158, rue du Pile. Et l’Abeille, 28 membres, siège 121 rue de Lannoy, chez Naessens.

A cette multitude de sociétés qui organisent de temps en temps fêtes et banquets, il convient d’ajouter la Société municipale de gymnastique et d’Armes « La Roubaisienne » fondée en 1883 ; Elle était présidée par M.G. Pennel. Elle comptait en 1893, 159 membres actifs, 34 anciens, 38 pupilles et 207 membres honoraires.

Citons encore la Société artistique de Roubaix-Tourcoing dont le siège était à Roubaix et qui rassemblait 275 membres actifs et plus de 500 membres honoraires. Elle organisait des expositions et encourageait les jeunes talents accordant des bourses d’études aux plus méritants.

Les Roubaisiens disposaient donc il y a cent ans d’un éventail artistique, musical et récréatif qui leur permettait de se divertir lorsque les contraintes du travail leur laissaient quelque temps libre.

Le cinéma à Roubaix

L’aventure du cinéma commence à Roubaix en avril 1896…

On sait que la première projection du cinématographe Lumière eut lieu à Lille dans une salle de la rue Esquermoise le 14 avril 1896. Le Journal de Roubaix annonce qu’il sera à Roubaix le 27 Avril 1896 dans la grande arrière salle d’un estaminet du 10 de la rue Neuve, qu’occupe la société de gymnastique l’Ancienne.

Même si c’est Edison qui est crédité dans l’article, il s’agit bien du cinématographe Lumière pour les raisons suivantes : tout d’abord le kinétoscope est un appareil de projection qui ne peut être utilisé que par un spectateur à la fois, moyennant une pièce, dans l’esprit des machines à sous. Ce sont bien les frères Lumière qui vont développer le spectacle de projection de groupe.

D’autre part, il semble, d’après les titres annoncés au programme de la projection et présentés dans l’article de notre journaliste qu’on soit bien en présence des films Lumière : l’Arrêt d’un train, la Descente des Voyageurs, qui correspondent aux films tournés et présentés en 1895 par les deux inventeurs, de même que l’Entrée dans un port, filmé à Boulogne sur mer.

D’autres films complètent le programme, parmi lesquels, une scène d’opéra ou de comédie, un corps de ballet avec les danses les plus compliquées, un forgeron qui bat le fer sur son enclume. Plus locaux sont les films sur les jeux de bourles, combats de coqs ou les prises de vues de Roubaix : la grand’place et la rue de la gare au moment où il y a le plus d’animation.

Il est sans doute de l’intérêt des fabricants de cinématographes de vendre leur appareil, d’où la tentative de familiarisation avec l’utilisation voisine de la photographie. Une fois passée la surprise de la découverte du mouvement, avec des thèmes frappants comme le train, le bateau, symboles du mouvement et du voyage, c’est la vie de tous les jours qui devient l’attraction. Plus que la photographie et ses réalisations figées dans le temps et l’espace, le cinématographe ouvre l’espace du mouvement.

Un article du 3 août 1896 nous indique que le cinématographe n’est pas encore entré dans les mœurs. Sous le titre Kinématographe, curieux mélange de kinétoscope et cinématographe, le journaliste fait un historique, en évoquant la chronophotographie du Douaisien Marey, puis en donnant des explications très scientifiques du matériel, des matières utilisées, allant jusqu’à expliquer le phénomène rétinien à l’origine de l’illusion du mouvement.

On apprend également par cet article que de grandes affiches aux couleurs très voyantes ont attiré les regards des premiers spectateurs. Il s’agissait donc bien d’un spectacle de groupe -on a affiché comme pour le théâtre- et non plus une curiosité uniquement scientifique et individuelle…

 

Philippe WARET

On lira avec bonheur l’ouvrage « Les cinémas de Roubaix », d’Alain Chopin et Philippe Waret

paru aux Éditions Sutton en avril 2005

Souvenance

Em’ Mère

Elle m’a commandé à min père sans doute

Ach’teur, t’aquates les gosses à la Redoute

Pour vous, qui l’ignorez

Ech va, vous faire sin portrait

Elle étot ed taille moyenne

Elle s’applo Julienne

All’mesuro 1 mètre cinquante

Toudis souriante

Avot des cheveux crépus

Et bonne comme un JESUS

Elle étot toudis confiante

Encore jolie et avenante

Plus tard, sin front s’est plissé

Comme les plages du Pas ed Calais

Sin nez, yéto aquilin

I flairo el bonheur, en vain

Au fil des années

Sa taille s’est courbée

Son visage s’est émacié

Mais son rire est demeuré

Ses longues mains effilées

Ont, soulagé et beaucoup donné

C’héto eune bonne MERE

Aussi bonne que min PERE

En 1970, la maladie d’elle, eut raison

Elle s’est éteinte comme un lumechon

Mi, j’ai souffert dins em’tiète

J’ai perdu, celle que, j’appelo «BLANQUE TIETE »

Seuls, la prière et le temps

Effacent la douleur, au fil des ans

La vieillesse est un naufrage

El la mort, un sauvetage

EM’MERE

« Comme ech, j’l’avos quer »

S’ayant toujours bien conduite

El Bon Dieu, l’a accueillie au PARADIS

Elle repose paisiblement dans non natal ARTOIS

Entourée des siens et de la foi

Son sommeil est bercé du chant des alouettes

Qui sans arrêt, répètent « ECH’TAIME BIEN BLANQUE TIETE »

 

J.D.

Inséré par Stéphane Mathon