n°34 Mai-Octobre 2023

Le N°34

Éditorial par Gilles Maury p 5

Hommages à Pierre Leman par la SER et ses amis p 6

Nouvelles publications

Le Journal d’Antoinette Toulemonde retrouvé plus de 100 ans après sa publication

par Alban Lepoutre p 10

Le Cercle, livre d’Yves Sihrener par Evelyne Gronier-Renaut p 12

Roubaix, ville-monde, 9e édition du concours-photos « Roubaix dans les yeux »

par Evelyne Gronier-Renaut p 13

Peinture

Henri-Joseph Meurisse-Franchomme par Germain Hirselj p14

Les jouets de Depreux, des jouets 100% roubaisiens par Sylvie Depreux p 24

Bossu-Cuvelier, la quincaillerie incontournable des Roubaisiens 1862 -1984

par Bernard Catrice p 32

Le Consortium de l’industrie textile (1920-1938) par Pierre Ketels p 50

Rassemblement Motte-Clarisse par Bernard Catrice et Eric Motte p 56

Les prie-Dieu de l’église Saint-Michel par Pierre-Henri Malbrel p 62

Adhésion, anciens numéros p 65

n°22 Mai-Octobre 2017

n°22

Éditorial par Gilles Maury, p.3

Actualité

Nos adieux à nos amis Bernard Schaeffer et Francine Declercq par les membres de la SER, p.6

4e concours photos par Évelyne Gronier-Renaut, p.15

Patrimoine et création

Popol, un personnage de Maxence Van der Meersch croqué par le peintre Léopold Simons par Germain Hirselj, p.16

De Roubaix à Odessa par Évelyne Gronier-Renaut p.19

Rodolphe Giot, restaurateur de patrimoine par Évelyne Gronier-Renaut p.20

Dossier

Chronique du Cartigny, une rue, des histoires par Germain Hirselj, p.22

Le Philippe, horticulteurs par Germain Hirselj, p.40

Grande Guerre, épisode 6

Roubaisiens et réfugiés ; Souvenirs de guerre inédits, présentés par Gilles Maury, p.47

Georges Selliez par Philippe Waret, p.56

Abonnement, adhésion, anciens numéros, p.59

n°17 Septembre 2014-Février 2015

n°17

Éditorial par Bernard Schaeffer & Gilles Maury p5

Parutions & actualités

A propos de Henri Delvarre, du parc de Barbieux, de Complots de Femmes,

du baron Béthune par Josiane Deroubaix, Germain Hirsjel, Gilles Maury p 6

Les mystères du guéridon par Gilles Maury avec l’aide de Philippe Rammaert p 12

Dossier

A Roubaix, soufflent les orgues ! par Evelyne Gronier-Renaut p 14

Pour une histoire des orgues de Saint-Martin par Etienne Delahaye p 20

Notre-Dame, domaine des Peers par Evelyne Gronier-Renaut p 26

Saint-Joseph et son orgue en dentelle…par Evelyne Gronier-Renaut p 33

Grande Guerre, épisode 1

Documents

Journaux inédits par Gilles Maury p 38

Portraits

Sœur Marguerite, la nonne anglaise par Jamie Hay et Nicholas Sutton, traduction Nathalie Galliers-De Metz + English Version ! P 40

Jules Guesde en 14-18 par Philippe Waret p 52

Histoire commerciale

Gamin, ou l’art de la quincaillerie par Josiane Deroubaix p 54

Abonnement, adhésion, anciens numéros p 57

n°12 Avril-Octobre 2012

n°12

Éditorial par Bernard Schaeffer & Gilles Maury p. 5

Peinture

Bolek Budzyn , Modern Primitif par Germain Hirselj p. 6

Exposition

L’immigration italienne, « un aller simple ». Coordonné par Marie et Thomas Chuffart-Polito p. 10

Dossier

Roubaix, la ville aux mille vitraux (2e partie) par Maÿlis Jeanson et Evelyne Gronier-Renaut p. 20

1911, la visite se termine

Objets et documents inédits par Gilles Maury p. 34

Histoire

L’hôtel de ville provisoire, 1909-1911 par Philippe Waret p. 38

Le sort des Tsiganes de France et de Belgique (2e partie) par Monique Heddebaut p.40

Mémoire commerciale

La guerre des machines à laver par Philippe Waret p. 46

Abonnement, adhésion, anciens numéros p. 48

n°11 Sommaire Novembre 2011

n°11

Éditorial par Bernard Schaeffer & Gilles Maury p. 5

Beaux-arts

Reconnaissance d’une œuvre, redécouverte d’une galerie par Camille Beulque p. 6

Les 10 ans de La Piscine par Germain Hirselj p.10

Mémoire des commerces

Chapeau ! par Evelyne Gronier-Renaut p.12

La boulangerie du Tilleul par Xavier Lepoutre p. 16

Dossier

Le Grand Hôtel, centenaire et renaissance

Dossier préparé par Josiane Deroubaix, Evelyne Gronier-Renaut, Xavier Lepoutre, Philippe Waret et mis en forme par Gilles Maury, avec des photographies de Hervé Dansart et Sébastien Frémont p. 18

1911, la visite continue

Commémoration et animation : un entretien avec l’équipe de la médiathèque p 32

Une population cosmopolite par Bernard Schaeffer p. 35

Le voile se lève sur la Sphinge par Gilles Maury p. 36

Histoire

Le sort des Tsiganes de France et de Belgique (1ère partie) par Monique Heddebaut p.38

Patrimoine

Roubaix, la ville aux mille vitraux (1ère partie) par Maÿlis Jeanson et Evelyne Gronier-Renaut p. 43

Abonnement, adhésion, anciens numéros p.50

n°10 Sommaire avril 2011

n°10

Éditorial par Bernard Schaeffer et Gilles Maury p.5

Chronique culturelle par Bernard Schaeffer, Germain Hirselj et Gilles Maury p.6

Peinture La Galerie Dujardin par Alain Delsalle p.10

Mémoire du commerce

Devlaminck, l’élégance depuis 200 ans par Evelyne Grenier-Renaut p.12

Dossier spécial

Se souvenir de l’exposition internationale suivi de

1911, l’année de toutes les expositions par Gilles Maury p.14

Dans les pas du président Fallières par Philippe Waret p.22

La laine et l’argent de l’Argentine par Gilles Maury p.30

Comment s’habillait-on à l’exposition par Evelyne Grenier-Renaut p.36

Des avions sur l’avenue par Philippe Waret p.38

Patrimoine L’église Notre-Dame de Lourdes par Xavier Lepoutre p.46

Abonnement, adhésion, anciens numéros p.50

Du Café à la Presse (du Parc)

A la fin du XIXe siècle, Le « Beau Jardin » prend forme… les Roubaisiens commencent à aller s’y promener en remontant doucement le boulevard de Paris. Le kiosque à musique, construit en 1881 (détruit aujourd’hui), remporte un tel succès qu’en 1883, on peut lire un rapport à l’administration municipale réclamant « l’acquisition de mille chaises ».* Mais la promenade donne soif !

Le Café du Parc CP Méd Rx

Il semble que l’idée d’installer un café à proximité du Parc ait germé dans la tête du Roubaisien Edouard Catteau qui, dès 1896, demande à la Ville de lui louer une parcelle de terrain lui appartenant, située « à l’entrée, côté droit du parc de Barbieux ». Il s’engage à y établir un « café-restaurant qui sera construit à ses frais suivant toutes les règles de l’art ». La Ville accepte avec quelques conditions : une durée de bail de dix années et, à l’expiration de la concession, l’immeuble deviendra gratuitement la propriété de la Ville qui en disposera comme elle voudra. De la construction de ce café, on ne trouve aucune trace… Mais en 1906, non seulement le bail a expiré, mais en plus, Edouard Catteau a cessé d’occuper cette maison depuis fin 1905… « La Ville a donc pu prendre possession plus tôt de la construction établie sur ce terrain et en faire le logement du jardinier-chef » peut-on lire dans les délibérations municipales de 1907. (En 1894, le Conseil municipal avait déjà décidé de construire un logement pour le chef-jardinier, « faisant front au Boulevard de Douai ». Les travaux furent adjugés en 1895 et terminés la même année mais est-ce à ce même emplacement ? ).

Hôtel particulier de Charles Georges Masurel CP Méd Rx

Parallèlement, on découvre qu’en 1897, un certain Jules Lerouge-Losfeld demande à la mairie l’autorisation de faire construire un café par l’architecte Louis Barbotin, sans doute sur les deux autres parcelles voisines. Il semble bien que ce soit, là, la véritable naissance du Café du Parc. A l’époque, Louis Barbotin a déjà construit l’Hospice Barbieux et construira la caserne des Pompiers avenue Gambetta en 1907. Dès 1900, on trouve donc trace de ce nouveau café au 116 bd de Paris dans les Ravet-Anceau. Il est face à l’hôtel particulier de Charles-Georges Masurel-Leclercq, construit par Dupire-Rozan dans les années 1890. Et les deux constructions qui encadrent le carrefour des boulevards de Paris et Cambrai sont réalisées dans un style cohérent. Puis en 1903, ce même Lerouge-Losfeld (que l’on trouve alors domicilié au 116 bd de Paris, c’est-à-dire au café même), demande le permis de construire un « chalet » au 118 bd de Paris.

La famille Vanhove à la terrasse du Café du Parc en 1947. Collection particulière.

Cependant en 1937, une demande de travaux sur le Café du Parc signale qu’ Amédée Haustrate en est le propriétaire… Il est, depuis 1920, le propriétaire du garage juste à côté, 70 bd de Cambrai… Bref, les propriétaires de ce café se sont donc succédé ! Ce nouveau café se prolonge vers l’avenue Jean Jaurès d’une véranda et d’une « terrasse » ombragée qui accueille les clients quand le temps le permet. Et le chalet sert de salle de concert où se produisent de nombreux artistes de tout style et parfois de grande célébrité, voire des vedettes parisiennes : chanteurs, musiciens, acrobates, humoristes… Maurice Chevalier y serait même venu ! Les spectacles se déroulent principalement les samedis, dimanches et lundis. C’est donc un café « chic » et de bonne renommée qui jouit d’une belle clientèle. Il ne semble pas faire d’ombre aux autres estaminets du Parc ni même au café « La Laiterie » qui sera construit en 1908.

Plusieurs cafetiers s’y succèdent : P. Verrièle, A. Sieuw, M. Castelain. En 1934, il est désormais référencé comme « Café du Parc », tenu par A. Jonckheere. En 1945, on le nomme aussi bien « Café du Parc » que « Café Duthilleul » du nom de son nouveau propriétaire. Ce Gaston Duthilleul a affirmé avoir employé plus d’une vingtaine de garçons dans son établissement ! C’est dire son succès… La Seconde Guerre mondiale mettra fin aux activités de cafés-concerts.

La fin d’un café… la naissance d’une Presse

Hélas, en 1957, le Conseil municipal envisage la création d’un café-restaurant dans le Parc (ce sera le futur Bol d’air) et décide la destruction du Café du Parc et la vente du terrain, en 1959, à La Compagnie française de Raffinage et à la SCI lilloise « Résidence Barbieux »… Le café sera démoli en février 1964…

Le café du Parc est démoli Photo NE

Les deux associés font appel à l’architecte de Lambersart Gustave Dumoulin qui n’obtient le permis de construire qu’en 1962 après un premier refus par la mairie de Roubaix en 1959. La société pétrolière, avec l’accord du Ministère des carburants, envisage donc d’installer une station-service : c’est l’emplacement idéal à cette sortie de Roubaix, vers la route de Lille.

Maquette de la station service. Doc AmRx

Mais il manque un peu de place : il faudrait adjoindre à l’ancien terrain du café les 205 mètres carrés mitoyens qui appartiennent à la Ville de Roubaix et font partie du Parc Barbieux même s’ils sont séparés par l’avenue (est-ce l’emplacement de la maison du jardinier-chef ?) ! Oui mais… se dresse là, depuis 1925, la statue du Commandant Bossut ! Qu’à cela ne tienne ! Avec l’accord de la famille Bossut, une entreprise parisienne la déménage en 1963 dans le Parc proprement dit, où elle est toujours. La station-service s’intègre dans un nouvel immeuble de 6 étages, qui, avec 24 appartements et 2 studios, est censé lutter contre la crise du logement à Roubaix. La station prend le nom de « station Relais du commandant Bossut ». A la base un autre commerce : et voilà la naissance de la Presse du Parc ! Elle sera inaugurée en août 1966 par sa propriétaire Mme Cattoire. Les logements ne seront, eux, terminés qu’en juin 1967.

Le début d’une longue histoire. ©NE

Son architecture, une fois encore, s’harmonise avec l’immeuble de standing en arrondi, bâti en 1951 par l’architecte-urbaniste roubaisien Porte, sur l’emplacement de la propriété Masurel-Leclercq sur le coin opposé.

Un carrefour bien dégagé qui reste parfaitement harmonieux… dans un autre style ! © EG

De la Presse du Parc à la Maison de la Presse

Après Mme Cattoire, c’est Madame Deveyer qui achète cette « Presse du Parc » et développe une clientèle assez bourgeoise, proposant en particulier beaucoup d’articles-cadeaux : très beaux stylos, maroquinerie, etc. La vente se fait derrière de grands comptoirs en bois à tiroirs : papeterie, tabac, librairie… bien séparés.

Et c’est là que les Groux entrent en scène : en 1995, Gérard Groux, responsable d’un dépôt de presse employant 60 porteurs de journaux à Carvin dans le Pas de Calais, envisage de s’offrir son propre point de vente. Il entend parler de la « Presse du Parc » qui est en vente mais… venir à Roubaix ? Il fait quand même « l’effort » et… s’y installe ! Tout est à faire pour se sentir chez soi dans cette presse dont il reprend les 3 vendeuses. Il a donc l’idée d’adopter le concept de franchise de la Maison de la Presse. Ce concept, nouveau à l’époque, qui n’accorde son enseigne qu’à une seule librairie par ville, propose une solution « clés en mains » très d’avant-garde. Tout est prévu : enseigne, linéaires, disposition du magasin, publicité, jusqu’au carrelage bleu qui couvre encore de nos jours le sol de la Presse du Parc. C’est la Maison de la Presse qui prend tous les travaux en charge. Et pendant 3 semaines, Gérard et Annie Groux installent le point de vente dans des bungalows sur le parking, avec l’accord des occupants de l’immeuble, bien sûr ! La nouvelle enseigne propose aux clients le libre-service alors que dans la boutique précédente, ils étaient servis. Le nom La Presse du Parc est cependant conservé car il a fait la réputation du magasin. En 2007, Gérard Groux prend sa retraite et c’est son fils, François, qui prend la relève avec sa sœur Stéphanie pendant quelques années.

Quand, en 2010, arrive Virginie… Responsable d’un magasin de mode de luxe à Rambouillet, elle a l’expérience de la présentation des produits dans une boutique, le merchandising comme on dit maintenant, et la fibre du contact avec la clientèle. François reconnaît très gentiment « que c’est grâce à elle que la Presse se développe tant ». 

Mais c’est un travail sans relâche : toute l’année, presque tous les jours, de 7h 30 à 19h, sans compter que, bien souvent après la fermeture, Virginie ou François assure encore des services aux alentours comme de livrer journaux ou tabac à domicile. Leur maître-mot est en effet « proximité avec la clientèle ». Et ce ne sont pas les idées et les initiatives qui leur manquent comme par exemple celle de réserver près de 2 500 Charlie Hebdo pour leur clientèle, lors de l’attentat de janvier 2015…

Point de rencontre des élèves de la Cité scolaire Baudelaire ou de nombreux autres établissements scolaires de Roubaix, et de clients roubaisiens fidèles, encore roubaisiens ou habitant désormais Bondues, Hem ou même Leers, la Presse du Parc est une figure emblématique de Roubaix… François et Virginie sont loin de se reposer sur leurs lauriers ! Bon courage à eux et merci pour leur accueil toujours chaleureux !

Virginie, François et Gérard Groux, la bonne équipe de la Presse du Parc. © EG

Evelyne Gronier-Renaut

 

* In « Ce joli parc doit vous rappeler de belles choses » Isabelle Baudelet

Merci à Philippe Waret et à Jean-Pierre Maerten des Ateliers mémoire pour leur aide, leurs documents, leurs informations. Merci aussi à toute l’équipe des Archives municipales qui m’a aidée dans mes recherches.