L’Eglise Saint-Joseph

CLASSEE MONUMENT HISTORIQUE

REPERES CHRONOLOGIQUES

1878 – Consécration de l’église

1889 – Vitrail du Rosaire – Médaille d’or à l’Exposition Universelle de Paris

1993 – L’église est classée Monument Historique

2003 – Création de l’association de sauvegarde

2004 – Premier festival musical du 1er mai

2006 – Première saison musicale des Joséphonies

2008 – 3ème saison vocale autour des musiques du monde

 

HISTOIRE DE L’EGLISE

Construite dans le quartier ouvrier du Fontenoy, l’église Saint-Joseph, par son style architectural, s’inscrit comme témoin de la pensée de l’église catholique à la fin du XIXe siècle. Elle est édifiée de 1876 à 1878 sur les plans du Baron Béthune (1821-1894), architecte flamand et principal animateur en Belgique du mouvement néogothique de l’Europe du Nord-Ouest.

Sa silhouette élancée se distingue dans le paysage par son élégant clocher qui culmine à 50 mètres à la croisée du transept. On y retrouve l’influence néogothique anglaise mais aussi l’atmosphère particulière des couvents de Bruges.

A l’intérieur, l’église Saint-Joseph présente un chef d’œuvre des arts décoratifs de la fin du 19e siècle. La peinture, la sculpture, le vitrail forment un tout cohérent et ordonné, propice au recueillement. La première pierre est posée le 6 août 1876. L’église est consacrée le 10 novembre 1878. Elle est complétée par la suite d’une chapelle à gauche de l’entrée et de fonts baptismaux à droite, puis entourée d’un presbytère, de la maison vicariale, de la salle de catéchisme, des écoles, et dans le quartier, des cercles catholiques, des patronages. Cela forme un ensemble d’animations spirituelles, sociales et éducatives qui rayonnera dans tout le quartier.

Malgré de nombreuses destructions, on peut encore aujourd’hui admirer de ce qu’il reste de l’ensemble architectural : l’église Saint-Joseph, son presbytère et l’école Sainte Lucie toute proche.

 

LE BARON JEAN-BAPTISTE BETHUNE (1821-1894), architecte de l’église Saint Joseph

Le Baron Béthune est né en 1821 à Courtrai et mort à Marck-les-Courtrai en 1894. Il fait des études de droit puis voyage en Grande-Bretagne entre 1842 et 1843.

Il y rencontre l’architecte anglais Pugin qui l’initie à l’architecture néogothique dont il devient le promoteur le plus important en Belgique. C’est aussi en Angleterre, dans les ateliers de Hardman que le Baron Béthune se perfectionne comme maître verrier.

En 1851, il fonde la Société Saint Vincent de Paul à Bruges avec Guido Gezelle. Comme co-fondateur de l’école Saint Luc de Gand en 1862, il veut subvenir à une formation solide en architecture et en arts et métiers dans le style du Moyen Age ce qui déterminera dans une large mesure, le développement ultérieur du néo-gothique.

Infatigable et entreprenant, il crée la guilde Saint Thomas et Saint Luc pour former des artisans à l’art religieux. Il contribuera largement à l’identité culturelle de la jeune nation belge instaurée en 1831 en développant en Belgique un haut niveau artistique. Il a réalisé de nombreux projets d’architecture, des ensembles d’intérieur et des vitraux, comme à l’abbaye de Maredsous. Il fait de préférence exécuter ses œuvres par une équipe limitée d’artistes qu’il a lui-même initiés aux techniques médiévales et dirige personnellement un atelier de verriers.

Son travail s’apprécie tout particulièrement dans des œuvres d’art total comme le château Van Caloen à Loppem près de Bruges ou l’ensemble architectural de Vijvekapelle près de Damme avec église, presbytère, cloître et école. Il y montre une conception globale où se marient l’influence de Pugin et la tradition brugeoise. Il est aussi l’auteur à Roubaix du Carmel de l’Epeule.

QUELQUES ELEMENTS DU MOBILIER INSCRIT A L’INVENTAIRE DES MONUMENTS HISTORIQUES

Les trois autels majeurs

Reprenant la grande tradition du moyen âge, ce sont des architectes qui dressent une étude précise sur papier des trois autels que le sculpteur Peeters d’Anvers va ensuite exécuter dans les moindres détails et le peintre Guillaume Deumens de St Odilienberg va assurer la polychromie et la dorure à la feuille.

• Le maître autel dédié à Saint Joseph

Rare des trois mystères de Saint Joseph, de gauche à droit, on peut voir :

Les fiançailles de St Joseph, Patron des familles chrétiennes.

La mort de St Joseph, patron de la bonne mort.

L’atelier de St Joseph, patron des ouvriers.

• L’autel de Sainte Anne

A gauche : Présentation de Marie au Temple

A droite : La mort de Sainte Anne

Au centre : Rare représentation de Ste Anne portant Marie portant l’enfant nouveau-né.

• L’autel du Sacré Cœur

A gauche : Consécration d’une famille au Sacré Cœur.

A droite : Le curé de la paroisse présente l’église.

Au centre : Représentation de la Trinité.

La table de communion est une magnifique composition de vigne et de lys entrelacés, on y remarque, dans les médaillons finement ciselés, des figures de l’Eucharistie. Œuvre sortie des ateliers Dehin Frères de Liège.

La tribune et le buffet d’orgue (1885) En bois polychrome Offerts à l’abbé Lesage en 1903. C’est un chef d’œuvre de l’art néogothique avec ses lignes gracieuses, ses ogives, sa balustrade et ses chanfreins éclairés de filets d’or.

La chaire de vérité est en chêne sculpté, les panneaux sont en bronze et représentent Jésus au milieu des enfants, au milieu des docteurs, et le sermon sur la montagne. Adossés au pied, Moïse et Elie représentent l’Ancien Testament.

Les stalles du cœur sont remarquables. Elles sont en chêne avec dosserets traités en cuir et ornées de blasons avec fleurs de lis et les initiales de St Joseph. Des statues représentant les fondateurs d’ordre forment les séparations.

 

LES PEINTURES MURALES

Commencées en 1891 par l’artiste Guillaume Deumens, elles nous donnent une captivante leçon de catéchisme et d’histoire sainte avec, situés dans le chœur, les 4 grands prophètes et les 4 évangélistes puis l’arc de Triomphe où trône le Christ en majesté du Jugement Dernier. Dans la partie haute de la nef, s’avance la multitude des saints, des martyrs et des élus. Sur les murs, la peinture au pochoir reprend des symboles religieux sur de lourdes tentures en trompe l’œil rappelant les magnifiques pièces de tissus réalisées dans les usines du quartier.

LES VITRAUX

• Dans le chœur (de gauche à droite)

Ils proviennent des ateliers parisiens de Claudius Lavergne Fils et représentent la Sainte Famille.

St Joachim ; La vierge écrasant le serpent.

Jésus Sauveur du monde tenant le globe terrestre.

St Joseph, père de Jésus, Ste Anne, mère de Marie.

• Dans la partie inférieure  : Le songe de St Joseph – La Nativité – L’atelier de Nazareth – Présentation au temple – Fuite en Egypte

• Dans le haut du transept au-dessus des arcades : Une reproduction des pères de l’Eglise.

• Au dessus de l’autel de gauche  : médaille d’or Exposition Universelle de Paris, le vitrail du Rosaire des ateliers Stalins-Janssens d’Anvers.

• En bas, les trois mystères joyeux : L’annonciation – La Nativité – Jésus avec les Docteurs

Dans le milieu, les trois mystères douloureux : La mise au tombeau – La descente de Croix – Le chemin de Croix.

En couronnement du vitrail : Un mystère glorieux, l’Assomption de la Vierge.

• Au dessus de l’autel de droite 

Le vitrail de la Passion. Notez les couleurs choisies pour l’Eucharistie, les tonalités qui varient selon l’intensité de l’éclairage (Manteau bleu de la vierge Marie ou rouge du Christ ).

• Dans la nef centrale 

En partie haute, les saints de France ;

En partie basse,  les douze apôtres.

Plus d’informations encore dans le magazine Gens & Pierres de Roubaix n° 17.