Jean-Baptiste Reboux-Leroy, journaliste d’opposition

Né à Lille le 1er février 1780, Jean Baptiste Reboux Leroy était marchand sur la place de Lille avant d’entrer dans le monde du journalisme. En 1819, l’adoption des trois lois de Serre sur la presse montre la volonté du régime de Louis XVIII de libéraliser la société. La censure et l’autorisation préalable sont supprimées et cette mesure permet la multiplication des journaux d’opinion. En 1820, Reboux Leroy devient propriétaire du Journal du Département du Nord fondé par l’imprimeur Marlier le 28 décembre 1811. « Son journal servit avec indépendance le gouvernement de la Restauration, mais il fut de ceux qui déplorèrent la politique des ordonnances ». (1)

Les tentatives de libéralisme ont bientôt laissé la place aux ultras et aux absolutistes, en la personne de Charles X qui succède en 1824 à son défunt frère Louis XVIII. Parmi les quatre ordonnances du 25 juillet 1830 qu’évoque la citation, et qui conduiront à l’insurrection des Trois Glorieuses, la première suspendait la liberté de la presse et rétablissait censure et autorisation préalable.

Après 1830, le Journal du Département du Nord devient la Boussole et reste légitimiste, malgré l’arrivée au pouvoir de Louis Philippe. Après avoir vu ses locaux pillés et incendiés lors des émeutes de 1832, le journal subira les poursuites des tribunaux de Louis Philippe, occupés à réprimer le mouvement légitimiste. A cette époque, Charles Reboux, fils de Reboux Leroy, est le rédacteur en chef de la Boussole, et il doit s’exiler en Belgique pour éviter la prison. Il se réfugie à Bruxelles et ne rentrera en France qu’à la fin du règne de Louis Philippe.

Reboux Leroy suspend alors la publication de son journal, et engage Jean Baptiste, son plus jeune fils, à s’adonner à l’art de la lithographie, dont le développement commençait en France. Ce dernier à peine âgé de seize ans, se perfectionnera donc dans l’art lithographique en Belgique, en Hollande, et en Allemagne, et deviendra un graveur et un dessinateur de talent. Il vient s’installer en 1835 à Roubaix où l’un de ses beaux frères, Charles Hennion (2), a ouvert le premier atelier de lithographie de la ville. Lui même, alors clerc de notaire, sollicite un brevet d’imprimeur lithographe le 5 mai 1835.

(1)   d’après le Journal de Roubaix le 13 juillet 1894

(2)   Charles Hennion est l’époux de Mathilde Henriette Marie Reboux, fille de Jean Baptiste Henri Joseph Reboux imprimeur libraire à Lille. Marchand papetier, il a obtenu son brevet d’imprimeur lithographe le 18 août 1836.

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