Henri Selosse, ou l’origine du musée de Roubaix

par Les Veilleurs
Henri SELOSSE naquit à Tourcoing en 1857 d’une famille modeste. A 14 ans il entra au service échantillonnage de la firme Lorthiois frères où il se fit rapidement remarquer par son ardeur au travail, son dynamisme et son sens du commerce. C’est pourquoi on lui confia une fonction commerciale qui l’amenait chaque jours rue de la Fosse-aux-Chênes à Roubaix où plus de 50 entreprises représentaient des clients possibles pour les laines de la firme Lorthiois.
 
Sa réussite fit de lui un des piliers de la maison à tel point qu’on lui offrit de partir pour Buenos Aires en République Argentine comme acheteur de laines. Il se révéla très vite un excellent négociateur, n’hésitant pas à explorer les provinces éloignées pour se procurer des matières de qualité à des prix avantageux. Lors de ses retours à Tourcoing, il confortait sa réputation mais il comprit vite que son indépendance seule lui permettrait de tirer le maximum de ses capacités.
 
Il quitta donc la firme Lorthiois et s’installa à Roubaix pour créer un Négoce de laines pour la vente des produits que le réseau de relations qu’il avait tissées en République Argentine lui permettait de se procurer. Son affaire prit rapidement un bon développement et Henri Selosse put donner libre cours à ses goûts d’esthète et cultiver ses relations qui étaient nombreuses à Roubaix, dont il avait fait sa ville d’adoption.
 Ame d’artiste, il encourageait les peintres et s’était constitué une collection de tableaux qu’il était fier de présenter à ses amis.
Quand la guerre de 1914 éclata, il n’envisagea jamais de quitter Roubaix alors qu’il en avait la possibilité mais choisit de rester sur place pour veiller sur son entreprise et ses collections. Homme généreux et de tempérament énergique, il contribua à soutenir le moral de ses concitoyens. En 1915 il fut l’un des 131 otages arrêtés le 1er Juillet et déportés à Gustrow en Allemagne. Il s’y montra un compagnon plein de courage et de fraternité.
Cette épreuve fut toutefois préjudiciable à sa santé. A son retour de captivité, il ressentit les premiers symptômes de la maladie qui devait l’emporter le 1er Septembre 1923. Les funérailles d’Henri Selosse furent célébrées à l’église Saint Martin et son corps fut inhumé à Tourcoing, sa ville natale.
N’ayant pas de famille, Henri Selosse avait décidé dès Janvier 1923 de léguer toutes ses collections à la ville de Roubaix. Dans ce but, il avait rédigé un testament par lequel il léguait à l’Etat, à titre perpétuel pour la Ville de Roubaix, ses meubles d’art et ses tableaux. Parmi ceux-ci se trouvait le célèbre tableau de Rémy Cogghe, « Combats de Coqs en Flandre », que tout le monde connaît.
Le 7 Décembre 1923, l’Administration municipale décida d’exposer ce témoin de l’Histoire des arts roubaisiens dans l’Hôtel de Ville où il fut longtemps présent aux regards des visiteurs au troisième étage du bâtiment. Les autres tableaux avaient été déposés au Musée de la Ville.
 
 
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