7e concours-photos « Roubaix dans les yeux »

Vous êtes nombreux à demander quand et si notre 7e concours-photos aura lieu en cette année 2020… Hélas ! Le coronavirus a contrarié notre organisation et nous n’aurons pas le temps matériel d’organiser ce concours pour arriver à une exposition aux (éventuelles !) Journées du Patrimoine…

Mais l’équipe du concours n’a pas renoncé pour autant à mettre notre ville en valeur !

Grâce à la complicité de plus de 30 photographes (33 exactement !), dont beaucoup de participants des concours-photos des années précédentes, nous nous sommes promenés (dans la limite des sorties autorisées, promis !) dans Roubaix et ses alentours pendant ces 8 semaines de confinement… Roubaix silencieuse, déserte, parcs, jardins, boutiques fermés, nature en plein épanouissement, mais aussi Roubaix souffrante ou Roubaix solidaire ou encore Roubaix qui garde un zeste d’humour. Et nous avons pu créer un blog de photos « un oeil sur le confinement » que vous pouvez aller visiter sur ce site dans cette même rubrique « activités » dans le chapitre « le blog du confinement ».

Nous avons reçu près de 400 photos ! Nous n’avons évidemment pas pu les mettre toutes sur le blog ! Parce que certaines se répétaient bien normalement, ou parce que toutes n’étaient pas exactement dans le thème mais s’émerveillaient plutôt et à juste titre de ce printemps flamboyant qui a embelli ces semaines confinées.

Peut-être pourrons-nous rendre hommage par la suite à ces photographes talentueux et curieux… ?

Bien sûr, nous pourrions continuer avec un « blog du déconfinement  » ! Les photos insolites ne manqueraient pas non plus… Mais nous espérons tous que la vie, le travail, les activités vont reprendre et ne nous laisseront plus le temps de nous promener… même virtuellement !

Bien entendu, un 7e concours-photos « bis » sera organisé en 2021 ! Soyez au rendez-vous !

En cadeau, un échantillon de photos du confinement… Allez vite voir dans le chapitre « le blog du confinement »

 

Les animaux reprennent possession du parc Barbieux. © Carole Deffrennes

 

 

Les parcs sont fermés. © Evelyne Giovannetti

 

Le canal est déserté…
© Luis Gonçalvès

 

Le métro n’est plus utile
© Béatrice Duponchel

 

Confinés, n’oubliez pas de faire du sport ! © Nicole Druant

 

 

 

Du Café à la Presse (du Parc)

A la fin du XIXe siècle, Le « Beau Jardin » prend forme… les Roubaisiens commencent à aller s’y promener en remontant doucement le boulevard de Paris. Le kiosque à musique, construit en 1881 (détruit aujourd’hui), remporte un tel succès qu’en 1883, on peut lire un rapport à l’administration municipale réclamant « l’acquisition de mille chaises ».* Mais la promenade donne soif !

Le Café du Parc CP Méd Rx

Il semble que l’idée d’installer un café à proximité du Parc ait germé dans la tête du Roubaisien Edouard Catteau qui, dès 1896, demande à la Ville de lui louer une parcelle de terrain lui appartenant, située « à l’entrée, côté droit du parc de Barbieux ». Il s’engage à y établir un « café-restaurant qui sera construit à ses frais suivant toutes les règles de l’art ». La Ville accepte avec quelques conditions : une durée de bail de dix années et, à l’expiration de la concession, l’immeuble deviendra gratuitement la propriété de la Ville qui en disposera comme elle voudra. De la construction de ce café, on ne trouve aucune trace… Mais en 1906, non seulement le bail a expiré, mais en plus, Edouard Catteau a cessé d’occuper cette maison depuis fin 1905… « La Ville a donc pu prendre possession plus tôt de la construction établie sur ce terrain et en faire le logement du jardinier-chef » peut-on lire dans les délibérations municipales de 1907. (En 1894, le Conseil municipal avait déjà décidé de construire un logement pour le chef-jardinier, « faisant front au Boulevard de Douai ». Les travaux furent adjugés en 1895 et terminés la même année mais est-ce à ce même emplacement ? ).

Hôtel particulier de Charles Georges Masurel CP Méd Rx

Parallèlement, on découvre qu’en 1897, un certain Jules Lerouge-Losfeld demande à la mairie l’autorisation de faire construire un café par l’architecte Louis Barbotin, sans doute sur les deux autres parcelles voisines. Il semble bien que ce soit, là, la véritable naissance du Café du Parc. A l’époque, Louis Barbotin a déjà construit l’Hospice Barbieux et construira la caserne des Pompiers avenue Gambetta en 1907. Dès 1900, on trouve donc trace de ce nouveau café au 116 bd de Paris dans les Ravet-Anceau. Il est face à l’hôtel particulier de Charles-Georges Masurel-Leclercq, construit par Dupire-Rozan dans les années 1890. Et les deux constructions qui encadrent le carrefour des boulevards de Paris et Cambrai sont réalisées dans un style cohérent. Puis en 1903, ce même Lerouge-Losfeld (que l’on trouve alors domicilié au 116 bd de Paris, c’est-à-dire au café même), demande le permis de construire un « chalet » au 118 bd de Paris.

La famille Vanhove à la terrasse du Café du Parc en 1947. Collection particulière.

Cependant en 1937, une demande de travaux sur le Café du Parc signale qu’ Amédée Haustrate en est le propriétaire… Il est, depuis 1920, le propriétaire du garage juste à côté, 70 bd de Cambrai… Bref, les propriétaires de ce café se sont donc succédé ! Ce nouveau café se prolonge vers l’avenue Jean Jaurès d’une véranda et d’une « terrasse » ombragée qui accueille les clients quand le temps le permet. Et le chalet sert de salle de concert où se produisent de nombreux artistes de tout style et parfois de grande célébrité, voire des vedettes parisiennes : chanteurs, musiciens, acrobates, humoristes… Maurice Chevalier y serait même venu ! Les spectacles se déroulent principalement les samedis, dimanches et lundis. C’est donc un café « chic » et de bonne renommée qui jouit d’une belle clientèle. Il ne semble pas faire d’ombre aux autres estaminets du Parc ni même au café « La Laiterie » qui sera construit en 1908.

Plusieurs cafetiers s’y succèdent : P. Verrièle, A. Sieuw, M. Castelain. En 1934, il est désormais référencé comme « Café du Parc », tenu par A. Jonckheere. En 1945, on le nomme aussi bien « Café du Parc » que « Café Duthilleul » du nom de son nouveau propriétaire. Ce Gaston Duthilleul a affirmé avoir employé plus d’une vingtaine de garçons dans son établissement ! C’est dire son succès… La Seconde Guerre mondiale mettra fin aux activités de cafés-concerts.

La fin d’un café… la naissance d’une Presse

Hélas, en 1957, le Conseil municipal envisage la création d’un café-restaurant dans le Parc (ce sera le futur Bol d’air) et décide la destruction du Café du Parc et la vente du terrain, en 1959, à La Compagnie française de Raffinage et à la SCI lilloise « Résidence Barbieux »… Le café sera démoli en février 1964…

Le café du Parc est démoli Photo NE

Les deux associés font appel à l’architecte de Lambersart Gustave Dumoulin qui n’obtient le permis de construire qu’en 1962 après un premier refus par la mairie de Roubaix en 1959. La société pétrolière, avec l’accord du Ministère des carburants, envisage donc d’installer une station-service : c’est l’emplacement idéal à cette sortie de Roubaix, vers la route de Lille.

Maquette de la station service. Doc AmRx

Mais il manque un peu de place : il faudrait adjoindre à l’ancien terrain du café les 205 mètres carrés mitoyens qui appartiennent à la Ville de Roubaix et font partie du Parc Barbieux même s’ils sont séparés par l’avenue (est-ce l’emplacement de la maison du jardinier-chef ?) ! Oui mais… se dresse là, depuis 1925, la statue du Commandant Bossut ! Qu’à cela ne tienne ! Avec l’accord de la famille Bossut, une entreprise parisienne la déménage en 1963 dans le Parc proprement dit, où elle est toujours. La station-service s’intègre dans un nouvel immeuble de 6 étages, qui, avec 24 appartements et 2 studios, est censé lutter contre la crise du logement à Roubaix. La station prend le nom de « station Relais du commandant Bossut ». A la base un autre commerce : et voilà la naissance de la Presse du Parc ! Elle sera inaugurée en août 1966 par sa propriétaire Mme Cattoire. Les logements ne seront, eux, terminés qu’en juin 1967.

Le début d’une longue histoire. ©NE

Son architecture, une fois encore, s’harmonise avec l’immeuble de standing en arrondi, bâti en 1951 par l’architecte-urbaniste roubaisien Porte, sur l’emplacement de la propriété Masurel-Leclercq sur le coin opposé.

Un carrefour bien dégagé qui reste parfaitement harmonieux… dans un autre style ! © EG

De la Presse du Parc à la Maison de la Presse

Après Mme Cattoire, c’est Madame Deveyer qui achète cette « Presse du Parc » et développe une clientèle assez bourgeoise, proposant en particulier beaucoup d’articles-cadeaux : très beaux stylos, maroquinerie, etc. La vente se fait derrière de grands comptoirs en bois à tiroirs : papeterie, tabac, librairie… bien séparés.

Et c’est là que les Groux entrent en scène : en 1995, Gérard Groux, responsable d’un dépôt de presse employant 60 porteurs de journaux à Carvin dans le Pas de Calais, envisage de s’offrir son propre point de vente. Il entend parler de la « Presse du Parc » qui est en vente mais… venir à Roubaix ? Il fait quand même « l’effort » et… s’y installe ! Tout est à faire pour se sentir chez soi dans cette presse dont il reprend les 3 vendeuses. Il a donc l’idée d’adopter le concept de franchise de la Maison de la Presse. Ce concept, nouveau à l’époque, qui n’accorde son enseigne qu’à une seule librairie par ville, propose une solution « clés en mains » très d’avant-garde. Tout est prévu : enseigne, linéaires, disposition du magasin, publicité, jusqu’au carrelage bleu qui couvre encore de nos jours le sol de la Presse du Parc. C’est la Maison de la Presse qui prend tous les travaux en charge. Et pendant 3 semaines, Gérard et Annie Groux installent le point de vente dans des bungalows sur le parking, avec l’accord des occupants de l’immeuble, bien sûr ! La nouvelle enseigne propose aux clients le libre-service alors que dans la boutique précédente, ils étaient servis. Le nom La Presse du Parc est cependant conservé car il a fait la réputation du magasin. En 2007, Gérard Groux prend sa retraite et c’est son fils, François, qui prend la relève avec sa sœur Stéphanie pendant quelques années.

Quand, en 2010, arrive Virginie… Responsable d’un magasin de mode de luxe à Rambouillet, elle a l’expérience de la présentation des produits dans une boutique, le merchandising comme on dit maintenant, et la fibre du contact avec la clientèle. François reconnaît très gentiment « que c’est grâce à elle que la Presse se développe tant ». 

Mais c’est un travail sans relâche : toute l’année, presque tous les jours, de 7h 30 à 19h, sans compter que, bien souvent après la fermeture, Virginie ou François assure encore des services aux alentours comme de livrer journaux ou tabac à domicile. Leur maître-mot est en effet « proximité avec la clientèle ». Et ce ne sont pas les idées et les initiatives qui leur manquent comme par exemple celle de réserver près de 2 500 Charlie Hebdo pour leur clientèle, lors de l’attentat de janvier 2015…

Point de rencontre des élèves de la Cité scolaire Baudelaire ou de nombreux autres établissements scolaires de Roubaix, et de clients roubaisiens fidèles, encore roubaisiens ou habitant désormais Bondues, Hem ou même Leers, la Presse du Parc est une figure emblématique de Roubaix… François et Virginie sont loin de se reposer sur leurs lauriers ! Bon courage à eux et merci pour leur accueil toujours chaleureux !

Virginie, François et Gérard Groux, la bonne équipe de la Presse du Parc. © EG

Evelyne Gronier-Renaut

 

* In « Ce joli parc doit vous rappeler de belles choses » Isabelle Baudelet

Merci à Philippe Waret et à Jean-Pierre Maerten des Ateliers mémoire pour leur aide, leurs documents, leurs informations. Merci aussi à toute l’équipe des Archives municipales qui m’a aidée dans mes recherches.

6e concours-photos : les résultats

Cette 6e édition de notre concours-photos, qui comme d’habitude « collait » au thème des Journées du Patrimoine, le divertissement, ne paraissait peut-être pas facile et pourtant nous avons reçu quand même 180 photos !…

Parce que les lieux et les occasions de divertissement à Roubaix, ils sont pléthores ! Tout l’été, dans tous les quartiers, il se passe quelque chose ! Il suffit de faire le tour des photos pour voir que de la Grand Place au Pile, en passant par le canal, le musée de La Piscine ou le Parc Barbieux… chaque quartier a son style !

Ce concours, vous le savez , a pour but de faire lever les yeux sur Roubaix… Pour se rendre compte que Roubaix, ce n’est pas si moche que cela, ce n’est pas la ville que les journalistes aiment décrire où même la SPA est laide et moche ! (dernier reportage à la télé !) Et je crois qu’une fois encore, ce concours y est parvenu !

180 photos donc, et 31 photographes… Cependant, nous n’avons retenu et imprimé que 110 photos… Pourquoi ? Parce que certaines photos envoyées ne respectaient absolument pas le thème du divertissement… Ou alors on n’y reconnaissait pas Roubaix… Ou alors la qualité était très insuffisante (au moins 800 ko). Ou encore certaines photos ont été envoyées en 2 ou 3 exemplaires qui ne variaient que d’un cadrage différent de 10 cm !

Si nous voulons continuer ce concours-photos dans le respect de la qualité et qu’il devienne de plus en plus qualitatif, tout en restant évidemment amateur, nous devons absolument appliquer ces critères.

Avant de donner les résultats et présenter certaines photos (nous ne pouvons malheureusement pas les mettre toutes sur ce site !), il faut remercier toute l’équipe du Colisée qui nous a accueillis très très gentiment dans ce lieu mythique ce dimanche 22 septembre 2019 malgré toutes les contraintes de sécurité que cette expo a engendrées en plus…

Les fidèles piliers de ce concours-photos, Joël Ravier, Bernard Catrice

et Evelyne Gronier

Et merci à Alain Guillemin qui nous a prêté ses panneaux sur les théâtres à Roubaix, « la ville aux 100 théâtres » (voir article sur ce site)

Et bien sûr, merci à nos fidèles partenaires : Le Colisée qui nous a offert de nombreuses places de spectacles, le Duplexe/UGC des places de cinéma, le magasin de photos Camara des tirages sur papier, l’Association l’œil photographique un agrandissement sur papier , les Amis du Musée de la Piscine des livres et des adhésions pour 2019-2020  et bien sûr une adhésion pour 2019 à la SER avec le dernier magazine édité et le prochain à venir … Les gagnants sont repartis gâtés et heureux…

Les 3 trois premiers prix  avaient été déterminés par notre fidèle jury composé de Jean-Michel Dewailly, Maÿlis jeanson, Jean-François Berghe de la Société Historique de Tourcoing, Joël Ravier et les deux Michel de l’Association L’œil photographique, Tanghe et Boucherie.

Le 3e prix

Il a été attribué à Daniel Toussaint, un Roubaisien expatrié en région parisienne qui revient régulièrement à Roubaix (au moins 2 à 3 fois par mois !) pour le plaisir, pour se balader, pour tirer des photos, pour aller au Musée de La Piscine, à l’exposition Adler par exemple…

 

 

Le 2e prix

est revenu à… une Lilloise ! « Oui, oui, personne n’est parfait » dit-elle elle-même ! Mais à travers sa photo de la fête du Pile, traitée avec beaucoup d’originalité en noir et blanc, Hélène Hoffmann a défendu la gaieté des quartiers de Roubaix.

 

 

And the winner is…

Pierre Six, un Roubaisien qui habite Tourcoing mais encore bien accro à Roubaix ! Et c’est bien la ville de Roubaix dans toute sa diversité que sa photo du carnaval au Pile a magnifiée !

 

 

Le coup de coeur du jury

La photo de Christoph Spannagel répondait tellement bien au titre du film de Desplechin que le jury n’a pas hésité à craquer pour cette prise de vue du feu d’artifice du 14 juillet : « Roubaix, des lumières »

 

 

Le prix du public

Et comme chaque année maintenant, le public s’est pris au jeu et a voté pour sa photo préférée.

 

Le public s’est amusé à voter pour sa photo préférée

Il faut savoir que la première élue par le public était celle de Daniel Toussaint, déjà élue 3e prix par le jury, et la seconde , celle du feu d’artifice de Christoph Spannagel. Public et jury sont donc bien en phase ! C’est donc celle de Carole Deffrennes qui a remporté la palme du public :  une petite fille s’y extasie devant « la boule » du Parc Barbieux.

 

 

 

Et un petit aperçu de quelques unes des photos reçues… 

Merci à tous, même à ceux que nous n’avons pas la place de faire figurer dans ce site et… à l’année prochaine !

© Benoît Gabriels

 

© Béatrice Duponchel

© JP De Ruyver

 

 

 

© Brigitte Bastin

© Jehan Peter Strubbe

© Malbrel

© Melanie Belot

© Nicole Druant

© Suzanne Bohlmeijer

© Sylvie Malfatto

© Anne-Marie-Tordeux

© Didier Bonnel

 

© Valerie di Meglio

Notre magazinothèque

Le magazine Gens & Pierres de Roubaix est édité deux fois par an depuis 2006. Certains numéros sont épuisés mais il est toujours possible d’obtenir un ou plusieurs autres numéros si un sujet vous intéresse ou si vous voulez compléter votre collection. Il suffit de nous le demander !

Nous avons le plaisir de vous proposer un tarif préférentiel : un magazine = 6 euros, 10 euros pour deux magazines, et 4 euros chaque magazine à partir de trois. A cela il faut ajouter 4,30 euros pour l’envoi d’1 magazine, 6,30 euros pour 2 et 7,70 euros au delà (tarifs postaux 2024). Adressez votre commande à : SER, 26 rue du Château, 59100 ROUBAIX en indiquant votre nom, votre adresse postale, votre mail et en joignant votre chèque. Nous ferons le nécessaire dès réception. Pour notre organisation, merci aussi d’ajouter « commande via le site » . Merci !

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Où trouver Gens & Pierres de Roubaix ?

Voici les librairies où vous pouvez vous procurer notre magazine Gens et Pierre de Roubaix

La Boutique du Lieu : Boutique du musée La Piscine « André Diligent » à Roubaix

La Presse du Parc : 118, boulevard du Général de Gaulle à Roubaix

Office de Tourisme de Roubaix : 7, rue du Chemin de fer à Roubaix

Le Furet du Nord : 25, Grand’Rue à Roubaix

La Civette de la Tour : 37, avenue Jussieu à Croix

La Manufacture : 29, avenue Julien Lagache à Roubaix

La Plume du Nord : 171, Grand’Rue à Roubaix

SNC TMS La Presse : angle bd de Fourmies/avenue Motte à Roubaix

Le Kiosque Presse, Eurotéléport, devant Mc Arthur Glen

 

 

La société Lemaire, trois générations. Toutes photos © Collection Renaut

Ami Roubaisien, peut-être passes-tu quelquefois dans cette rue méconnue de ta ville, la rue Boucher-de-Perthes, à la limite de Croix et de Mouvaux, et peut-être lèves-tu la tête vers ce bâtiment de 8 étages, aujourd’hui d’un bleu délavé, en te demandant ce que cette friche industrielle, au parking encombré de carcasses de voitures, a bien pu abriter. Ce n’est que le fantôme d’une entreprise qui fut rayonnante en son temps et employa jusqu’à 270 personnes : la société Lemaire.

La construction

Tout commence à la fin du XIXe siècle avec Charles Renaut, mon grand-père, fils d’un petit fabricant de poêles installé rue des Chats Bossus à Lille. Il est « représentant de commerce » en métaux et ciseaux de toutes sortes pour la confection. Qui le pousse à franchir la frontière psychologique, à l’époque si sensible, entre Lille et Roubaix ? On ne le sait pas vraiment. Peut-être son mariage en 1898 avec la jeune Roubaisienne, Félicie Leleux… Toujours est-il que l’aventure roubaisienne commence quand il installe, en 1899, un atelier au 91-93 de la rue de Tourcoing.

Assis, avec sa barbe blanche, Charles Renaut, mon grand-père.             ©Collection Renaut

 

L’idée de créer une société de scies à ruban pour la découpe du tissu lui trotte dans la tête. Il s’associe alors, en 1902, avec son beau-frère, dessinateur industriel, Paul Lemaire. Modeste, Charles ne souhaite apparaître que dans le « Cie » de la toute nouvelle S.A.R.L. P. Lemaire et Cie. Fin 1918, il saisit l’opportunité de racheter son concurrent, la société parisienne de scies à ruban, Labre, fondée en 1871. C’est probablement le premier tremplin de l’entreprise. Et la création de sa première agence puisque le siège Labre, 11 rue Edouard Jacques dans le 14e arrondissement de Paris, devient agence Lemaire.

Charles, son fils aîné, ingénieur « Sup Aéro » de Paris, vient seconder son père à la fin des années 20, mais hélas, il décède prématurément en 1935. La place est alors disponible pour le sixième fils, Henry, mon père, diplômé de l’ICAM en 1937, qui entre dans la société, après son service militaire, en 1940. Il maintient l’entreprise en activité pendant la guerre en ayant surtout comme préoccupation de ne voir aucun des 10 employés réquisitionné pour le STO. Henry est visionnaire. Il n’a de cesse de développer l’entreprise et de créer de nouveaux produits. Et la diversification, qui sera son cheval de bataille tout au long de sa carrière, commence déjà : à côté des scies à ruban, voici les chariots plieurs, les machines à denteler ou à retourner les pointes de col !

Ce fils, qui n’a que 27 ans en 1942, est aussi très entreprenant. Avec son frère Léon, il rachète l’entreprise à son père. Un document familial indique que le prix en a été indexé sur le cours du blé : 212 538, 35 francs de l’époque, ce qui ferait environ 56 750 euros actuels. L’alliance entre les deux frères sera de courte durée. Henry rachète rapidement les parts de son frère et devient seul maître à bord. Il veille, cependant, à proposer des emplois à ses sœurs, belles-sœurs ou neveux au sein de l’entreprise… et à développer la production. Voici les premières presses à repasser à pédale, dès 1946, ou encore l’importation des fers à repasser à vapeur de la société américaine Cisell.

L’atelier de la rue de Tourcoing est déjà trop petit. Henry achète alors, en 1947, rue Boucher-de-Perthes, un terrain traversé par le riez du Trichon, occupé auparavant par la teinturerie Gaydet. Avec les architectes roubaisiens Lambert puis Delrue, il y entreprend la construction d’un atelier confortable. La toute première charpente métallique est récupérée rue Watt, sur le terrain de l’entreprise Roussel-Desrousseaux ! Elle formera les 800 premiers m2 de l’entreprise qui abritent montage, peinture et magasin de pièces détachées. Photo 6. Les autres charpentes sont commandées à Patrick Motte, dirigeant de la société Lecoeuvre & Cie, Grande Rue. L’usinage est encore assuré rue de Tourcoing. Les bureaux, un moment installés au domicile même d’Henry, rue d’Alsace, rejoindront les ateliers au 40 de la rue Boucher-de-Perthes en 1954.

Ce bâtiment s’agrandira progressivement par étapes pour regrouper tous les éléments de l’entreprise en un seul et même lieu. En 1970, il sera même à l’origine de la destruction des courées Frère et Justine toutes proches. « Monsieur Henry », comme l’appelait le personnel, gardera toujours une certaine fierté d’avoir, en quelque sorte, provoqué le remplacement de ces courées devenues insalubres par de nouveaux logements sociaux. En 1975, ce « bâtiment A » comptera 8 000m2.

La vitesse de croisière

Désireux cependant de séparer les ateliers des bureaux, Henry Renaut, devenu PDG de la S.A. Anciens Ets P. Lemaire & Cie à la mort de son père en 1954, se lance dès 1964 dans un autre projet : la construction d’un bâtiment administratif de 8 étages dont chacun fait 400m2 ! Le projet est ambitieux et coûteux. Le besoin du Secrétariat International de la Laine d’ouvrir à Roubaix une station expérimentale de recherche sur la laine tombe à pic : Henry Renaut ne fait construire et aménager dans un premier temps que les deux premiers étages et loue le premier étage à l’IWS. Il laisse l’architecte, Patrick Forest, et la société de gros œuvre Aubrun, continuer à construire sans hâte les autres étages. Et dès 1967, une enseigne illumine fièrement le bâtiment terminé et les bureaux y aménagent en janvier 1968, laissant les ateliers prendre toutes leurs aises dans le premier bâtiment.


On trouve, entre autres merveilles, dans ce tout nouveau bâtiment dit « administratif » entièrement meublé dans le style de l’époque, un restaurant d’entreprise, une salle de projection, une salle de réceptions, une salle de démonstrations et dans le jardin, superbement planté de cerisiers, fierté d’Henry Renaut, un tennis, évidemment à la disposition du personnel. La silhouette des deux bâtiments constitue un véritable logo dans les documentations commerciales.

Et l’entreprise prend sa vitesse de croisière autour de quatre départements astucieusement complémentaires : les presses à repasser pour la confection qui ont tout naturellement suivi les premières presses destinées aux pressings dans les années 60 ; le matériel de manutention avec les convoyeurs à corde qui, lui aussi, est une application du savoir-faire dans les pressings ; puis l’équipement de blanchisseries de collectivités et, bientôt, les calandres de thermo-impression. Des agences implantées à Paris, Lyon et Toulouse couvrent toute la France et une agence à Cologne dessert l’Allemagne.

Les calandres à thermo-imprimer : le cheval de bataille

C’est probablement ce département qui portera haut et loin dans le monde entier le nom de la société Lemaire.

Un ingénieur chimiste des laboratoires de La Lainière de Roubaix découvre, vers 1958, la propriété des colorants à se transférer d’un support à un autre sous l’effet de la chaleur. Il demande à la société Lemaire de lui fournir une de ses petites presses à plateau chauffant d’un mètre sur deux, à l’origine destinée au repassage, pour assurer ce transfert d’une façon plus rationnelle. L’effet est concluant ! La société Sublistatic assure alors la fabrication d’un papier de transfert d’encres et Lemaire les presses.

Mais devant le succès de ce procédé d’impression, Lemaire met au point une méthode « à la continue » avec la première calandre à fluide thermique en juin 1967. Et c’est le début d’une fabrication de calandres toujours plus performantes, toujours plus grosses, toujours plus innovantes, les fameuses Rollingstatic Lemaire qui se vendent sur tous les continents. La société, au faîte de sa gloire, emploie alors 270 personnes et rayonne dans le monde entier en participant à moult salons internationaux.

Les grèves de 1968 ne perturbent pas trop l’entreprise jusqu’à l’intervention de piquets de grèves extérieurs. Henry-Charles, mon frère, le fils aîné de la famille, vient aider son père à faire face aux manifestants. Sa position est difficile… Souvent traité de « fils à papa » dans ces moments brutaux, il n’envisage nullement d’entrer dans l’entreprise alors qu’il vient justement d’être diplômé de l’Ecole Centrale de Paris. Il se présente même à d’autres places pour exister par lui-même. Mais Papa le rattrape…

1969-1980 : la cohabitation père-fils

Fils aîné, Henry-Charles connaît bien les couloirs de la société. Tout jeune, il allait y jouer le jeudi à trier des vis, classer des papiers et autres petites besognes accessibles à un enfant. Étudiant, il y faisait tout naturellement ses stages d’études. Et nous, ses frères et sœurs, le pensons évidemment destiné à succéder à Papa. Pour lui, pourtant, ce n’est pas une évidence, encore moins un droit.

Il faudra que Papa lui écrive qu’il compte sur lui pour qu’il entre le 2 février 1969 dans l’entreprise. Commence alors une période de cohabitation tranquille. Henry mène encore parfaitement le navire au quotidien et reste le capitaine. Henry-Charles, chargé de la productivité, traite les affaires qui ne relèvent justement pas du quotidien : résoudre d’éventuels problèmes chez les clients, chercher des solutions techniques à des fabrications pointues, achever la construction du bâtiment en faisant réaliser la jonction entre les deux parties ateliers/bureaux, etc.

Charles

Henry

Henry-Charles

 

 

Les deux hommes sont différents, certes. Henry, qui aime comparer Lemaire à un « bon cheval », pense qu’il faut lui laisser la bride sur le cou. Henry-Charles, lui, pense que le cavalier doit faire comprendre au cheval que c’est lui qui commande… Cependant ces 11 années se déroulent en toute sérénité.

Hélas, l’horizon n’est plus aussi clair qu’auparavant, le textile n’est plus dans sa courbe ascendante. La société est doucement passée à 215 personnes, par de simples départs non remplacés. Henry, fidèle à la méthode qui lui avait toujours réussi de « fuite en avant », brave les difficultés. Mais le temps est venu pour lui de transmettre la barre. En février 1980, il nomme Henry-Charles PDG et se prépare à partir doucement à la retraite. Hélas, le bilan de mai révèle un très mauvais exercice ! Et l’un des premiers actes de gestion du jeune PDG est de devoir déposer le bilan…

La tempête

A partir de là, Henry-Charles se démène dans la tempête sans jamais lâcher prise. Pas facile de succéder à son père. Encore moins à Henry Renaut. Pas facile de se retrouver à la tête de cadres dont la plupart est au moins de 10 ans plus âgée… Et de sentir toujours dans leur regard ou dans leur tête cette idée qu’il lui a suffi de s’asseoir sur le siège directorial…

Cependant, Henry-Charles, à côté de son jeune frère Hugues, entré tout récemment au poste de responsable du département « Collectivités », fait face à la tourmente. Il obtient du Tribunal de Commerce un plan de redressement à 100% sur 10 ans et s’emploie à le respecter. Malgré l’embauche d’une nouvelle équipe à l’export, le département de la thermo-impression connaît de mauvais scores en 1992. Il faut, en 1993, alors qu’environ 50% des remboursements sont déjà effectués, étaler de nouveau la dette et licencier. L’entreprise ne compte plus alors que 120 personnes. C’est sans doute encore trop lourd. Elisabeth, la fille d’Henry-Charles, entre à son tour dans l’entreprise et déploie toute son énergie à redévelopper la thermo-impression qui s’est enrichie, sur la base des cylindres chauffants, de nouvelles applications techniques : contrecollage, métallisation, impression sur chaîne… En vain…

En 2004, un deuxième dépôt de bilan provoque la chute fatale de l’entreprise familiale puisque le rachat par une tierce personne est obligatoire.

La suite, même si elle est douloureuse à vivre par Henry-Charles, n’est plus l’histoire de cette entreprise familiale. Les ateliers, vidés de leurs machines par une pénible vente aux enchères, sont rachetés par un garagiste. Le beau bâtiment est racheté par un agent immobilier « plein de projets » qui met tout le monde à la porte pour entreprendre de superbes travaux… que l’on attend toujours ! Et, à l’heure où j’écris cet article, il est ce fantôme bleu pâle que tu ne regardes même plus, passant… ou que tu regarderas désormais, si tu as lu cet article !

Evelyne Gronier-Renaut

Un espoir ? Nous aimerions bien que le bâtiment devienne utile ! Mais c’était 2014… et toujours rien en 2022… Mon père doit se retourner dans sa tombe…

Petites anecdotes :

• Soucieux de rétablir le juste nom trop souvent déformé de la rue de son entreprise, Henry Renaut avait raconté, dans le livret d’accueil de la société, la biographie de ce préhistorien français d’Abbeville, Jacques Boucher-de-Crèvecœur-de-Perthes (1788-1868). Dans plusieurs ouvrages, suite à la découverte d’outils en silex et d’os de grands mammifères dans les alluvions de la Somme, il avait démontré l’existence d’un homme antédiluvien.

• Mon père aimait citer cette phrase « Mon verre n’est pas grand mais je bois dans mon verre. »

Cette phrase avait été écrite par Musset qui se défendait bien de plagier d’autres auteurs, mais le faisait quand même ! Mon père avait sorti cette phrase de son contexte et exprimait par là qu’il préférait être à la tête d’une petite entreprise plutôt que d’être salarié d’une plus grande…

Roubaix, ville verte et fleurie, un vrai succès !

Voici les résultats de la 5e édition du concours photos de la Société d’Émulation de Roubaix.

Alors que le thème de l’année dernière avait un peu effrayé les photographes puisqu’il impliquait de photographier des personnes, celui de cette année 2018, « Roubaix, ville verte et fleurie » a délié les objectifs ! 47 participants : un record ! Et une mise sur PVC de 172 photos toutes plus vertes et fleuries les unes que les autres !

La preuve est donc bel et bien faite : Roubaix, grâce au travail de toute l’équipe des Espaces verts de la mairie, est vraiment une ville verte et fleurie qui mérite bien le label « 4 fleurs » qui lui est attribué depuis 2003 et qui est remis en cause tous les 3 ans.

Les serres roubaisiennes Photos EG

De plus, ce sont les Serres municipales et son responsable Marc Dehondt qui ont accueilli l’exposition de toutes ces photos lors des Journées du patrimoine des 15 et 16 septembre derniers : on ne pouvait pas rêver cadre plus adapté ! Les photos étaient vraiment dans leur élément.

La Chorale Chœur de Roubaix Photo EG

Merci à la chorale « Choeur de Roubaix » qui est venue chanter le samedi : elle a mis beaucoup de joie et d’animation.

Beaucoup de photographes donc, dont beaucoup de nouveaux… mais aussi des fidèles de la première heure. Nous sommes heureux de voir que ce concours-photos intéresse de plus en plus d’amateurs de photos et même des tout jeunes…

Comme la petite Hanna-Dahbia qui venait de recevoir un appareil de photos pour ses 6 ans et nous a envoyé de jolies photos ! Elle a remporté le Prix spécial jeunesse !